La polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde touche plus souvent les femmes que les hommes. Elle débute le plus souvent à l’âge adulte avec un pic de fréquence autour de 50 ans, plus rarement dans l’enfance, à l’adolescence ou chez les sujets âgés.

La polyarthrite rhumatoïde concerne près de 0,5% de l’ensemble de la population française, soit près de 300 000 personnes.

Description de la polyarthrite rhumatoïde

Publié le 14/12/2012 à 12h57 (mis à jour le 03/04/2013 à 15h49)

La polyarthrite rhumatoïde est un rhumatisme inflammatoire chronique caractérisé par une inflammation de la membrane synoviale qui est présente à l’intérieur des articulations. Cette inflammation de la membrane synoviale est à l’origine de douleurs et de gonflements articulaires qui touchent en premier lieu les petites articulations des mains et des pieds.

Causes et survenue de la polyarthrite rhumatoïde

La ou les causes de la polyarthrite rhumatoïde sont inconnues à ce jour.

La survenue d’une polyarthrite rhumatoïde dépend d’interactions complexes entre des facteurs génétiques, des facteurs de l’environnement et le système immunitaire.

Les facteurs génétiques n’expliquent à ce jour qu’une petite partie du risque de polyarthrite rhumatoïde, on peut citer le gène HLA-DRB1. Si l’étude des facteurs génétiques n’est pas utile en pratique quotidienne pour diagnostiquer la polyarthrite rhumatoïde, elle fait l’objet de nombreux projets de recherche qui ont pour objectif de mieux comprendre la maladie.

Le facteur de l’environnement le mieux connu pour favoriser la survenue d’une polyarthrite rhumatoïde est le tabac. Le tabac est par ailleurs associé à des formes plus sévères de la maladie et à une augmentation du risque d’évènements cardiovasculaires. Autant de bonnes raisons pour envisager un sevrage tabagique.

Le dysfonctionnement du système immunitaire se traduit par la production d’autoanticorps dont les facteurs rhumatoïdes et anticorps anti-protéines citrullinées. La présence de ces anticorps, qui peuvent être recherchés à partir d’une simple prise de sang, constitue une aide précieuse au diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde.

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Signes évocateurs et complications de la polyarthrite rhumatoïde débutante

Publié le 14/12/2012 à 14h02 (mis à jour le 03/04/2013 à 15h54)


Gonflement des doigts dans le cadre d’une polyarthrite débutante
Les douleurs articulaires et les gonflements articulaires touchent en premier lieu les petites articulations des mains et des pieds. Elles touchent fréquemment les poignets et/ou les chevilles, mais aussi les épaules, les coudes, les hanches et/ou les genoux.

Les douleurs articulaires sont de nature inflammatoire, occasionnant des réveils en fin de nuit et une sensation de blocage des articulations le matin au lever, pouvant durer pendant plusieurs heures.

Les douleurs et les gonflements articulaires survenant au début de la maladie sont totalement réversibles grâce à un traitement précoce et incisif.

Après plusieurs mois ou années d’évolution, des déformations articulaires irréversibles peuvent s’installer. Les déformations articulaires et la perte fonctionnelle qui en résulte sont le plus souvent prévenues par les traitements.


Déformation des orteils dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoïde établie
La polyarthrite rhumatoïde peut aussi se compliquer d’atteintes extra-articulaires :

  • syndrome sec oculaire et buccal (syndrome de Gougerot-Sjögren),
  • nodules rhumatoïdes,
  • atteinte pulmonaire,
  • évènements cardiovasculaires ou épisodes infectieux.
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Diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde

Publié le 14/12/2012 à 14h16 (mis à jour le 03/04/2013 à 16h01)

Le médecin généraliste est en première ligne pour évoquer le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde chez un(e) patient(e) se plaignant de douleurs et de gonflements articulaires qui touchant notamment les mains et des pieds.

Le rhumatologue confirmera le diagnostic à la vue des signes cliniques, en s’aidant des résultats d’une prise de sang recherchant un syndrome inflammatoire (élévation de la vitesse de sédimentation et de la protéine C réactive), des autoanticorps (facteurs rhumatoïdes et/ou anticorps anti-protéines citrullinées), après avoir éliminé d’autres maladies inflammatoires à expression articulaire.

Quels examens ?


Erosions du 5ème orteil dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoïde établie
Des radiographies des mains, des pieds et des autres articulations inflammatoires permettront de rechercher des dégâts articulaires, pouvant apparaître dès les premiers mois de la maladie, sous la forme d’érosions ou de pincements des articulations.

Une échographie articulaire ou plus rarement une IRM articulaire sont parfois utiles pour confirmer l’inflammation articulaire.

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Évolution et traitements de la polyarthrite rhumatoïde

Publié le 14/12/2012 à 14h44 (mis à jour le 11/04/2013 à 10h08)

Un nombre élevé d’articulations gonflées, un important syndrome inflammatoire (forte élévation de la vitesse de sédimentation et de la CRP), la présence et la quantité des autoanticorps (facteurs rhumatoïdes et/ou anticorps anti-protéines citrullinées), la précocité de l’apparition des signes radiographiques et/ou la présence d’atteintes extra-articulaires sont autant d’éléments associés aux formes potentiellement sévères de polyarthrite rhumatoïde.

Les principaux traitements médicamenteux de la polyarthrite rhumatoïde
MédicamentsComment agissent-ils ?
Les antalgiques (paracétamol, tramadol, codéine) et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ils ont pour objectif principal de calmer les symptômes, au premier rang desquels les douleurs articulaires. On parle de traitements symptomatiques. Ils ne sont pas suffisants pour infléchir l’évolution de la maladie.
Le méthotrexate, la sulfasalazine ou le léflunomide. Ils agissent sur les symptômes, mais aussi sur l’inflammation et les dysfonctionnements du système immunitaire. On parle de traitements de fond non biologiques. Ils ont la capacité de modifier l’évolution de la maladie, en diminuant ou en stoppant les dégâts articulaires. Ils sont administrés par voie orale ou sous-cutanée (méthotrexate).
Les anti-TNF (adalimumab, certolizumab, golimumab, étanercept et infliximab), anti-interleukine-6 (tocilizumab), anti-lymphocytes T (abatacept) ou anti-lymphocytes B (rituximab). Il s’agit de médicaments ciblant spécifiquement l’inflammation et les dysfonctionnements du système immunitaire. On parle de traitements de fond biologiques. Ils ont aussi la capacité de modifier l’évolution de la maladie, en diminuant ou en stoppant les dégâts articulaires. Ils sont administrés par voie sous-cutanée ou intra-veineuse. Ils sont le plus souvent débutés en cas d’échec des traitements de fond non biologiques.
La cortisone. Elle peut être utilisée par voie orale ou par voie intra-articulaire (infiltrations).

Les traitements médicamenteux de la polyarthrite rhumatoïde sont instaurés précocement. Ils sont pris en charge à 100% dans le cadre des affections de longue durée.

Les objectifs des traitements de la polyarthrite rhumatoïde

Les objectifs actuels des traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde sont :

  • à court terme de supprimer les douleurs et les gonflements articulaires (atteindre la rémission),
  • à moyen et long termes de stopper les dégâts articulaires (éviter les érosions) afin de prévenir les déformations articulaires et la perte fonctionnelle qui en résulte.

Chez les patients actifs professionnellement, l’objectif des traitements de la polyarthrite rhumatoïde est aussi de permettre la poursuite de l’activité professionnelle.

Peut-on guérir de la polyarthrite rhumatoïde ?

Chez tous les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, l’objectif des traitements médicamenteux est d’obtenir un état de rémission, se traduisant par la disparition complète ou quasi-complète des signes articulaires et du syndrome inflammatoire biologique et préservant la qualité de vie.

Cet état de rémission est proche d’un état de guérison. Il nécessite cependant le plus souvent la poursuite d’un ou plusieurs traitements de fond. Une diminution ou un espacement de dose des traitements de fond est envisagé en cas de rémission prolongée. L’arrêt des traitements de fond expose fréquemment au risque de rechute de la polyarthrite rhumatoïde.

La guérison de la polyarthrite rhumatoïde, caractérisée par l’absence de rechute de la maladie, après avoir arrêté tous les traitements de fond, reste une éventualité rare pour l’instant.

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Autres sources d’information sur la polyarthrite rhumatoïde

Publié le 03/04/2013 à 16h30 (mis à jour le 22/02/2018 à 15h47)

Sites web sur la polyarthrite rhumatoïde

Associations de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

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