Les lentilles de contact

Publié le 18/01/2008 à 15h24 (mis à jour le 03/09/2021 à 11h19)

Les lentilles rigides permettent d’imposer une surface réfractive régulière à la cornée déformée des patients porteurs d’un kératocône. Le plus souvent, elles permettent une amélioration significative de l’acuité visuelle du patient par correction du fort astigmatisme irrégulier, non-corrigeable par des lunettes.

En revanche, les lentilles n’ont pas d’effets sur l’évolution naturelle du kératocône. Elles ne sont pas prescrites pour stabiliser le kératocône.

Une grande diversité de lentilles spécialement conçues pour les kératocônes permet d’équiper pratiquement toutes les formes minimes et modérées de l’affection. L’adaptation présente cependant des limites pour les formes plus évoluées et les patients intolérants aux lentilles.


Différents choix de lentilles (non exhaustifs) dans le kératocône (après instillation d’un colorant, la fluorescéine, pour faciliter leur visualisation). Dans l’adaptation piggyback, une lentille souple est positionnée sous la lentille rigide pour améliorer le confort. Une lentille hybride présente une partie périphérique souple. La lentille sclérale est de plus grand diamètre et permet notamment de corriger des déformations sévères.

Afin de permettre aux patients de trouver un ophtalmologiste « contactologue » (adaptateur de lentilles de contact) « de proximité », la SFOALC (Société Française des Ophtalmologistes Adaptateurs de Lentilles de Contact) a proposé à ses adhérents de participer à un « réseau kératocône ». L’idée étant de créer un maillage de spécialistes du kératocône répartis dans les régions françaises.

L’équipement en lentilles d’un kératocône permet l’amélioration notable de l’acuité visuelle mais celle-ci nécessite un contrôle régulier afin de s’assurer du confort du patient, de contrôler l’évolutivité de la pathologie et afin d’éviter les complications liées à la mauvaise adaptation ou utilisation de la lentille :

  • Érosions cornéennes du sommet, en cas de :
    • Temps de port excessif,
    • Anomalies du film lacrymal
  • Éblouissement, dans ce cas il faut augmenter le diamètre de la zone optique
  • Mauvais centrage : il faut augmenter le diamètre total ou diminuer le rayon
  • Mauvais confort : il faut vérifier les dégagements périphériques
  • Ventousage (la lentille ne bouge pas)
  • L’intolérance du patient pour la lentille constitue une autre limite : elle se traduit souvent par un inconfort ressenti comme des picotements, des sensations de sécheresse ou d’irritations.
  • L’intolérance du patient peut se traduire aussi par la perte répétée de sa lentille due soit à un kératocône trop évolué, soit trop décentré. Ces situations entraînent soit une instabilité de la lentille, soit des frottements répétés des yeux, soit la perte fréquente de la lentille lors de manipulations ou pendant les activités sportives.
  • Enfin, il peut s’agir d’une intolérance, non spécifique au kératocône, mais plutôt liée aux risques classiques du port des lentilles. Peuvent être rencontrées des complications palpébrales (ptosis), lacrymales (instabilité progressive du film lacrymal diminuant le confort), conjonctivales (conjonctivite papillaire géante, kératoconjonctivite allergique), épithéliales cornéennes (érosions d’origine mécanique, chimique, hypoxique ou immunologiques), stromales cornéennes (infiltrat stérile, kératite bactérienne, amibienne et fongique, serrage de la lentille), enfin les complications endothéliales sont rares.
  • L’intolérance peut être aussi d’ordre allergique en rapport avec les produits d’entretien, des réactions d’allergies saisonnières, ou de l’eczéma des paupières.

Lorsque la lentille n’est pas, ou plus tolérée, il est licite de proposer une alternative chirurgicale.