1er prix de recherche 2019 de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA) remis au Dr Alexis Revet chef de clinique au CHU de Toulouse
Publié le 06/06/2019 à 13h58 (mis à jour le 07/06/2019 à 12h16)
ATTENTION, cet article est une archive qui n'est plus visible sur le site Internet du CHU de Toulouse depuis le 16/06/2019.
Le Docteur Alexis Revet (1), chef de clinique-assistant des hôpitaux au sein du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA) vient de recevoir le 1er prix de recherche 2019 de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA).
La SFPEADA est la plus ancienne société scientifique de pédopsychiatrie et compte plus de 800 membres. Tous les deux ans elle demande à un jury d’experts d’attribuer trois prix à des travaux de recherche dans le champ de la santé mentale de l’enfant et de l’adolescent.
Le travail d’Alexis Revet a été réalisé au sein du Service de Pharmacologie du CHU de Toulouse sous la direction du Docteur Maryse Lapeyre-Mestre. Il est centré sur l’évolution de la prescription d’antidépresseurs chez les enfants et les adolescents français sur une période longue (2009-2016) étudiée à partir des bases de données de l’Assurance Maladie.
Ses résultats mettent tout d’abord en avant une sorte de paradoxe français relatif à la prescription d’antidépresseurs. Ils retrouvent en effet un niveau d’utilisation des antidépresseurs relativement stable sur la période, ce qui contraste avec l’augmentation très marquée de la consommation d’antidépresseurs en population pédiatrique constatée dans plusieurs pays européens comparables à la France et aux États-Unis sur la même période. Ces résultats sont d’autant plus surprenants que le niveau de consommation d’antidépresseurs chez les adultes français est, on le sait, parmi les plus élevés au monde.
Ce double paradoxe pourrait constituer un marqueur de certaines spécificités de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en France, qui sont discutés dans l’article tiré de la thèse (2) .
Par ailleurs, cette étude a permis de mette en évidence un certain nombre de motifs d’inquiétude : un fort niveau de prescriptions hors-AMM (3) (30% des prescriptions) ; le fait que 80% des premiers prescripteurs étaient des médecins généralistes ; enfin, et c’est peut-être le résultat le plus intéressant de cette étude, le faible niveau socio-économique des familles de ces enfants ayant reçu des antidépresseurs.
Au total, cette étude descriptive, relativement simple dans son design, illustre les perspectives ouvertes par l’utilisation de la recherche pharmaco-épidémiologique à partir des bases de données de l’Assurance Maladie, appliqué au champ de la santé mentale de l’enfant et de l’adolescent. Elle permet également de discuter certaines des difficultés actuelles de la psychiatrie d’enfant et d’adolescent en France, en particulier le manque de psychiatres d’enfants et d’adolescents et le manque de reconnaissance universitaire de la discipline.
Une vidéo est téléchargeable ici.
(1) Alexis Revet est Chef de clinique dans le Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent (SUPEA), CHU de Toulouse et Doctorant en pharmaco-épidémiologie, UMR1027 INSERM–Université Toulouse-III-Paul Sabatier
(2) Revet A, Montastruc F, Raynaud JP, Baricault B, Montastruc JL, Lapeyre-Mestre M.Trends and patterns of antidepressant use in French children and adolescents from 2009 to 2016 : A population-based study in the French health insurance database. Journal of Clinical Psychopharmacology 2018 ; 38(4):327-335.
(3) AMM : autorisation de mise sur le marché
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