Évolution et traitements de la polyarthrite rhumatoïde

Publié le 14/12/2012 à 14h44 (mis à jour le 11/04/2013 à 10h08)

Un nombre élevé d’articulations gonflées, un important syndrome inflammatoire (forte élévation de la vitesse de sédimentation et de la CRP), la présence et la quantité des autoanticorps (facteurs rhumatoïdes et/ou anticorps anti-protéines citrullinées), la précocité de l’apparition des signes radiographiques et/ou la présence d’atteintes extra-articulaires sont autant d’éléments associés aux formes potentiellement sévères de polyarthrite rhumatoïde.

Les principaux traitements médicamenteux de la polyarthrite rhumatoïde
MédicamentsComment agissent-ils ?
Les antalgiques (paracétamol, tramadol, codéine) et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ils ont pour objectif principal de calmer les symptômes, au premier rang desquels les douleurs articulaires. On parle de traitements symptomatiques. Ils ne sont pas suffisants pour infléchir l’évolution de la maladie.
Le méthotrexate, la sulfasalazine ou le léflunomide. Ils agissent sur les symptômes, mais aussi sur l’inflammation et les dysfonctionnements du système immunitaire. On parle de traitements de fond non biologiques. Ils ont la capacité de modifier l’évolution de la maladie, en diminuant ou en stoppant les dégâts articulaires. Ils sont administrés par voie orale ou sous-cutanée (méthotrexate).
Les anti-TNF (adalimumab, certolizumab, golimumab, étanercept et infliximab), anti-interleukine-6 (tocilizumab), anti-lymphocytes T (abatacept) ou anti-lymphocytes B (rituximab). Il s’agit de médicaments ciblant spécifiquement l’inflammation et les dysfonctionnements du système immunitaire. On parle de traitements de fond biologiques. Ils ont aussi la capacité de modifier l’évolution de la maladie, en diminuant ou en stoppant les dégâts articulaires. Ils sont administrés par voie sous-cutanée ou intra-veineuse. Ils sont le plus souvent débutés en cas d’échec des traitements de fond non biologiques.
La cortisone. Elle peut être utilisée par voie orale ou par voie intra-articulaire (infiltrations).

Les traitements médicamenteux de la polyarthrite rhumatoïde sont instaurés précocement. Ils sont pris en charge à 100% dans le cadre des affections de longue durée.

Les objectifs des traitements de la polyarthrite rhumatoïde

Les objectifs actuels des traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde sont :

  • à court terme de supprimer les douleurs et les gonflements articulaires (atteindre la rémission),
  • à moyen et long termes de stopper les dégâts articulaires (éviter les érosions) afin de prévenir les déformations articulaires et la perte fonctionnelle qui en résulte.

Chez les patients actifs professionnellement, l’objectif des traitements de la polyarthrite rhumatoïde est aussi de permettre la poursuite de l’activité professionnelle.

Peut-on guérir de la polyarthrite rhumatoïde ?

Chez tous les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, l’objectif des traitements médicamenteux est d’obtenir un état de rémission, se traduisant par la disparition complète ou quasi-complète des signes articulaires et du syndrome inflammatoire biologique et préservant la qualité de vie.

Cet état de rémission est proche d’un état de guérison. Il nécessite cependant le plus souvent la poursuite d’un ou plusieurs traitements de fond. Une diminution ou un espacement de dose des traitements de fond est envisagé en cas de rémission prolongée. L’arrêt des traitements de fond expose fréquemment au risque de rechute de la polyarthrite rhumatoïde.

La guérison de la polyarthrite rhumatoïde, caractérisée par l’absence de rechute de la maladie, après avoir arrêté tous les traitements de fond, reste une éventualité rare pour l’instant.