Les règles hygiéno-diététiques : les sports et le syndrome de Marfan

Publié le 10/10/2019 à 14h33 (mis à jour le 10/10/2019 à 17h11)

Il existe deux grands types de sport :

  1. Les exercices dynamiques (isocinétiques) s’accompagnent d’une modification de la longueur des muscles et d’un mouvement des articulations, mais la force intramusculaire générée est peu importante. La marche, la natation en sont des exemples. La pression appliquée sur la paroi aortique est peu élevée.
  2. À l’opposé, les efforts statiques (isométriques) supposent une grande force avec peu de mouvement. L’haltérophilie, la musculation en sont des exemples. Au cours de ces efforts très intenses de courte durée, la compression musculaire empêche la dilatation des vaisseaux qui sont dans le muscle. La pression artérielle augmente beaucoup, d’autant plus que la masse musculaire impliquée dans l’effort est importante, et que l’effort est intense. La pression appliquée sur la paroi aortique est donc très élevée, ce qui favorise la dilatation et la dissection aortiques.

En fait, la plupart des sports comprennent une composante dynamique et une composante statique, non seulement lors de la réalisation des compétitions, mais également lors de l’entraînement. L’importance du retentissement de l’effort dépend du niveau d’effort fourni auquel peut s’ajouter, au cours d’une compétition, l’émotion qui élève également la pression artérielle.

Au cours de la maladie de Marfan, les sports risquent :

  • de favoriser :
    • la dilatation aortique et sa dissection si on ne respecte pas les règles ci-dessous, et ce d’autant plus qu’on ne prend pas de bêta-bloquants (qui vont limiter l’augmentation de fréquence cardiaque et de pression artérielle au cours de l’effort).
    • une luxation du cristallin, par les chocs et les accélérations et décélérations brutales.
  • de compliquer les problèmes orthopédiques (même les personnes qui ne présentent pas d’hyperlaxité … ont des problèmes orthopédiques du fait des sports).

Il est donc recommandé :

  • de faire des sports sans esprit de compétition.
  • limiter les arrêts brutaux, les chocs avec les autres joueurs.
  • se limiter à 70% de la capacité maximale.
  • éviter les sports isométriques. Porter plusieurs fois de petites charges est préférable à porter une fois une grosse charge.
  • éviter de tester ses limites.

En résumé

La maladie de Marfan s’accompagne d’une faiblesse de la paroi de l’aorte qu’il faut éviter de soumettre à de trop fortes contraintes. Il est possible de pratiquer les sports d’endurance sans esprit de compétition.

Par contre, les sports de force, lors desquels on bloque la respiration pour avoir plus de force, sont contre-indiqués (même en amateur) de même que les sports de combat.

Le plus important est de comprendre la raison de cette limitation et de se l’appliquer soit même, quel que soit le sport que l’on pratique.

Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez consulter le document ci-dessous élaboré par l’association Marfans :