Les traitements médicamenteux de fond de l’asthme

Publié le 22/06/2017 à 17h40 (mis à jour le 22/06/2017 à 18h06)

Plusieurs traitements médicamenteux de fond de l’asthme existent :

  • les corticoïdes : ce sont des dérivés de la cortisone. Ils constituent la base du traitement de fond de l’asthme et s’administrent :
    • par voie inhalée : après l’inhalation, le médicament tapisse les parois des bronches et exerce une diminution de l’inflammation. L’œdème (ou gonflement des parois bronchiques) diminue et il y a une réduction de la production de crachats, de la toux et de l’essoufflement. Deux faits sont importants : ces médicaments agissent de manière progressive mais durable à condition d’être pris tous les jours. La cortisone inhalée permet de contrôler efficacement la maladie avec des effets secondaires minimes.
    • en comprimés, en injections intra-veineuses ou intra-musculaires (la cortisone) : elle peut être prescrite, en courte cure, au cours des exacerbations. Dans le traitement de fond, elle est utilisée pour les asthmes sévères avec un trouble ventilatoire obstructif important et pour les patients non stabilisés par les corticoïdes inhalés. Il est à noter que pris au long cours, ces médicaments entrainent des effets secondaires importants : hypertension artérielle, diabète, prise de poids, amyotrophie musculaire et ostéoporose (voir l’article sur Asthme et activité physique).
  • les bêta-2 mimétiques de longue durée d’action : ils peuvent être ajoutés quand l’asthme n’est pas bien stabilisé avec des corticoïdes inhalés seuls. Leur longue durée d’action permet deux prises quotidiennes. Ils peuvent être associés dans le même dispositif, aux corticoïdes inhalés, permettant ainsi, une facilité de prise.
  • les antileucotriènes : il s’agit d’une autre classe de médicaments anti-inflammatoires. Ils n’existent que sous forme de comprimés. Une fois dans l’organisme, ce médicament va aller se fixer sur les parois bronchiques et bloquer les récepteurs aux leucotriènes qui sont des substances qui entrainent l’inflammation des bronches. Ce médicament est indiqué en complément des corticoïdes inhalés quand les signes de l’asthme ne sont pas bien contrôlés et également dans le traitement préventif de l’asthme d’effort.
  • le traitement à base d’omalizumab : cette substance active est un anticorps monoclonal qui vise à normaliser le taux d’immunoglobulines E (Ig E) dans le sang. En effet, une réponse immunitaire exagérée en présence d’un allergène peut s’accompagner de taux anormalement élevés d’Ig E pouvant être à l’origine de crises d’asthme. Ce traitement contribue ainsi à diminuer les symptômes de l’asthme. Il est utilisé chez les patients atteints d’asthme allergique sévère qui présentent, malgré un traitement quotidien par corticoïdes et bronchodilatateurs inhalés, une diminution de la fonction pulmonaire (baisse du VEMS) (voir l’article sur la mesure du souffle), des symptômes diurnes et des réveils nocturnes fréquents, ainsi que des exacerbations sévères multiples. Ce traitement expose à un risque de réaction allergique lors des premières injections. Ce risque justifie donc la nécessité de réaliser ces premières injections sous surveillance médicale en milieu hospitalier. Les doses sont calculées en fonction du poids et du taux d’Ig E. Le traitement consiste en une injection ou plusieurs injections sous cutanée, toutes les deux à quatre semaines.