Signes cliniques de la goutte

Publié le 07/01/2013 à 13h40 (mis à jour le 03/04/2013 à 14h57)


Figure 1. Crise de goutte typique du gros orteil, gonflé et rouge.
Lorsque les microcristaux d’acide urique dissout dans le sang, et donc présents dans tous les tissus, sont en trop forte concentration et que les conditions locales sont favorables (notamment acidité locale du milieu suffisante), ils précipitent. Dans une articulation, cette précipitation entraîne une inflammation locale responsable de la crise de goutte. Celle-ci touche préférentiellement l’articulation du gros orteil (cf. figure 1), mais aussi toutes les articulations du pied, celles de la main, du coude ou du genou. Les autres articulations sont plus rarement touchées.

La phase de goutte aiguë

La crise débute brutalement, par des douleurs souvent intenses, qui peuvent réveiller le malade qui dort. Le gros orteil (le plus souvent touché) est rouge, chaud, gonflé. La douleur est pulsatile. La crise va durer de quelques jours à quelques semaines (les premières crises sont plus courtes et souvent moins intenses que les suivantes).

En général, surtout lors des premières crises, une seule articulation est touchée. Ultérieurement, plusieurs articulations peuvent l’être, voire les tendons (tendinite goutteuse) ou les bourses séreuses péri-articulaires (bursite goutteuse).

Le point le plus caractéristique est que la crise de goutte va disparaître d’elle-même, sans aucun traitement et tout va rentrer dans l’ordre sans séquelle … jusqu’à la prochaine crise. Pendant plusieurs années le goutteux va faire une crise de temps en temps (tous les un à deux ans), puis les crises vont se rapprocher, mais toujours, l’intervalle entre deux crises est normal. C’est la phase de goutte aiguë.

La phase de goutte chronique

Au fil des années cependant, non seulement les crises sont plus fréquentes, mais la période entre deux crises n’est plus totalement normale, il persiste des douleurs articulaires, cette articulation se déforme (la radiographie le montre parfaitement) et finit par se détruire, donnant les douleurs moins intenses mais permanentes. L’atteinte est désormais chronique et on parle de goutte chronique. A ce stade, atteint après des années de phase aiguë, les dépôts d’acide urique dans les tissus sont majeurs (on parle de tophus goutteux), parfois visibles sous la peau. Les dépôts les plus dangereux sont ceux qui se font dans le rein qui finit par ne plus fonctionner correctement conduisant à l’insuffisance rénale et son traitement ultime : la dialyse rénale.


Figure 2. Goutte chronique. Enormes dépôts d’acide urique (tophus)