Traitement de la goutte

Publié le 07/01/2013 à 14h06 (mis à jour le 03/04/2013 à 15h15)

Il faut distinguer deux étapes différentes du traitement de la goutte : le traitement de la crise et le traitement de l’hyperuricémie.

Le traitement de la crise de goutte

Il combine :

  • le repos de l’articulation touchée (au lit donc pour une articulation du pied) et donc un arrêt de travail le temps que la crise disparaisse,
  • des mesures contre la douleur : vessie de glace sur l’articulation associée à des calmants (soit la traditionnelle colchicine, soit des anti-inflammatoires non-stéroïdiens).

Le traitement de l’hyperuricémie : les hypo-uricémiants

C’est le traitement de fond de la goutte. Si on fait revenir l’uricémie à la normale (les recommandations internationales préconisent de descendre au-dessous de 60 mg/litre), on fait disparaître les crises de goutte. On comprend donc que si ce traitement de fond est mis en œuvre au stade de goutte aiguë, le malade est guéri (au prix impératif de la prise quotidienne du médicament), mais que s’il est administré au stade de goutte chronique, la goutte n’évoluera plus mais les dégâts articulaires déjà constitués ne seront pas réversibles.

En pratique :

  • on ne préconise un traitement hypouricémiant que lorsque le nombre de crises est de plus d’une par an.
  • il faut toujours commencer ce traitement à distance d’une crise et sous couverture d’anti-inflammatoire ou de colchicine quelques mois (risque sinon de déclencher une nouvelle crise).
  • on utilise des hypouricémiants de différents types : ceux qui diminuent la production d’acide urique (dont le classique allopurinol), ou ceux qui augmentent l’élimination rénale de l’acide urique (uricosuriques), selon le mécanisme.
  • le but du traitement est de supprimer les crises, de faire baisser le taux d’acide urique au-dessous de 60 mg/litre (d’où la nécessité de contrôler ce taux périodiquement pour ajuster éventuellement les doses du médicament).
  • d’un point de vue alimentaire, il faut éviter les produits qui font monter l’acide urique : aliments (abats, crustacés notamment) et boissons (vins cuits, alcools forts, bières même sans alcool et surtout sodas) et préconiser ceux qui le font baisser (lait et laitages, fruits contenant de la vitamine C : orange, pamplemousse, cerises).
  • la goutte peut être associée à d’autres pathologies : hypertension artérielle, cholestérol élevé, obésité, diabète. L’ensemble constitue « le syndrome métabolique ». Il est de bonne logique médicale de traiter alors l’ensemble de ces pathologies associées.