L’Ablatherm® : traitement non-invasif du cancer de la prostate

Traitement du cancer de la prostate par Ultrasons Focalisés de Haute Intensité (HIFU)

Publié le 12/06/2006 à 12h28 (mis à jour le 18/07/2012 à 13h21)

L’Ablatherm® est une solution élégante pour le traitement du cancer de la prostate chez les patients qui ne relèvent pas de la chirurgie, ou de la radiothérapie. Il s’agit d’une modalité thérapeutique qui concerne 10 à 15 % des patients porteurs d’un cancer de prostate de petite taille, âgé de plus de 70 ans ou qui refusent un autre traitement.

Commercialisé depuis 2000 par la Société EDAP TMS, l’Ablatherm® a été acquis par le CHU de Toulouse en janvier 2006. Il est installé au cœur du plateau technique de haut niveau de l’hôpital de Rangueil dans le cadre du regroupement des disciplines à forte orientation oncologique sur ce site et en lien avec le futur oncopôle.

Des Ultrasons Focalisés de Haute Intensité (HIFU)


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Ce traitement consiste à repérer la prostate par échographie et à utiliser des ultrasons de différentes intensités pour détruire la lésion : une intensité forte pendant un temps court (quelques secondes) qui conduit à une destruction des tissus par un phénomène de cavitation dû à la formation et à la mise en vibration de microbulles intratissulaires et une intensité plus modérée pendant un temps plus long (plusieurs secondes), qui se traduit par un effet thermique dû à l’absorption de l’énergie au point focal, à l’image de rayons de soleil concentrés à travers une loupe.

C’est ce double phénomène qui crée la lésion spécifique de l’Ablatherm®, à effet immédiat.

Comment sont traités les patients ?


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Les patients sont traités sous anesthésie générale ou loco-régionale, sans aucune incision chirurgicale. L’hospitalisation ne dure que 1 à 3 jours, la sortie pouvant être autorisée avec une sonde à demeure pendant une semaine. Si la prostate est trop grosse, elle peut faire l’objet d’une résection endoscopique préalablement à la séance d’Ablatherm®. Depuis peu, pour des petits cancers peu agressifs et dans le cadre d’un protocole développé sous l’égide de l’Association Française d’Urologie, l’Ablatherm® peut aussi être utilisé pour traiter seulement une partie de la prostate.

Les résultats sont appréciés quatre mois après la séance et, si nécessaire, un deuxième traitement est possible : dans plus de 80% des cas, le cancer de la prostate disparaît grâce au traitement par l’Ablatherm®. En cas d’échec (dans moins de 15% des cas), d’autres traitements restent possibles.

Un partenariat pour optimiser l’utilisation d’un matériel onéreux

Un accord a été signé avec les CHU de Bordeaux et de Limoges qui utilisent également cette machine avec une rotation mensuelle.

Cette organisation permet ainsi aux trois CHU concernés (Toulouse, Bordeaux et Limoges) de planifier le traitement de leurs patients respectifs un mois par trimestre grâce au transport de l’appareil par un camion spécifique mis à disposition par le fabricant. Elle optimise par ailleurs l’utilisation d’un équipement de haute technologie basé sur l’utilisation d’ultrasons focalisés de haute intensité, et dont le coût s’élève à 560 000 euros. Un accord équitable, en phase avec la nouvelle gouvernance qui impose d’améliorer la productivité pour le matériel lourd. La mobilité de l’appareil n’est pas gênante sachant que deux mois sont nécessaires entre la programmation d’un traitement et sa réalisation.

A ce jour, 30 sites équipés de l’Ablatherm® sont actifs en France, 100 sites sont équipés dans le monde et 20 000 patients ont déjà été traités.

Le CHU de Toulouse : un centre de référence de l’Ablatherm®


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Avec huit autres centres en France, le CHU de Toulouse est engagé depuis l’origine dans l’évaluation nationale des résultats de ce traitement en termes d’effets secondaires et d’efficacité.

A Toulouse, les traitements sont réalisés dans le Département d’Urologie du CHU de Toulouse, par le Pr Pascal Rischmann.