L’Hôpital des Enfants : pionnier en matière de culture en milieu hospitalier

Publié le 17/02/2021 à 16h55 (mis à jour le 23/02/2021 à 13h53)

L’Hôpital des Enfants a toujours été innovant en matière de culture, pour des petits patients que la maladie ou le mal-être a exclu du système scolaire. En 1950 fut ouverte la première école pour enfants hospitalisés...et c’était à Toulouse. L’Hôpital accueillait alors en résidence l’Education ... l’Art et la Culture allaient suivre.

Des moyens financiers et infrastructurels ont permis de concrétiser d’importants projets tels Canal Sourire qui devint Télé Tam-Tam : une chaîne de télévision interne à l’Hôpital des Enfants pour retransmettre diverses animations (conteurs, théâtre de marionnettes...)

L’éducation à l’image était aussi travaillée en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse. Le cinéma, ludique, est aussi un outils de mémoire, mais une explication des images est indispensable pour les enfants débordés par elles sans bénéficier en parallèle de « codes » pour les décripter et les interpréter.

Le principe fondateur était que la Culture, comme l’Education, est un droit pour tous et participe au lien social : ce dernier ne devant pas être rompu lors d’un séjour à l’hôpital comme cela est souvent ressenti, et ce pour les enfants comme pour les adultes.

Passion, ambition et indépendance - mais aussi exigence de pragmatisme - étaient les maîtres-mots des premières programmations culturelles, en évitant les écueils tels « l’effet vitrine » et les tentatives de récupérations.

Pour Erik Fabre-Maigné, impliqué dans la culture au chevet des enfants hospitalisés depuis 1995, il s’agissait « d’améliorer le bien-être psychologique des enfants par l’intermédiaire d’activités ludiques sans se soucier des critères quantitatifs ». Il illustrait son propos par une citation de Vladimir Maïakovski, poète Russe : « l’élitisme pour tous » ; autrement dit la qualité des prestations culturelles comme premier critère de choix et d’évaluation.

Erik Fabre-Maigné s’est attaché à faire reconnaître la culture comme une nécessité citoyenne, une valeur de partage, ayant sa part légitime dans la mission de santé publique, et sa diffusion comme un nouveau métier à part entière dans l’institution hospitalière.

Sur le terrain, l’enfant accepte mieux les soins infirmiers si une activité ludique - permettant de détourner son attention - est présente à son chevet, même si des réticences vis-à-vis des activités culturelles qui lui sont proposées peuvent survenir. L’artiste apprivoise le jeune patient qui finit par s’impliquer.
Artiste et enfant travaillent sans que l’émotion véhiculée par le second ne viennent submerger le premier.

L’émotion - véhiculée mais non envahissante - passait par exemple par les lectures de poésies au chevet, dirigées par Hervé Taminiaux, pour partager la parole et établir un rapport entre l’intime et l’extérieur (entre le patient hospitalisé et la société).

Par l’expérience de l’altérité avec le langage, l’artiste doit déceler la vitalité cachée du patient.