STOP IATRO

Publié le 25/06/2024 à 10h54 (mis à jour le 25/06/2024 à 14h29)

STOP IATRO : Prévenir la dépendance iatrogène et la iatrogénie médicamenteuse pour un vieillissement en bonne santé

Le projet européen STOP IATRO, financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme Interreg SUDOE, est porté par le CHU de Toulouse et rassemble un consortium de partenaires de renom à travers le sud-ouest de l’Europe.
Coordonné par le Pr Philippe Cestac, chef du pôle pharmacie au CHU de Toulouse et professeur à l’université Toulouse III – Paul Sabatier, STOP IATRO aspire à promouvoir un vieillissement en bonne santé et des soins de qualité pour les seniors de ces territoires.
Une initiative ambitieuse : prévenir la iatrogénie chez les personnes âgées.

Le défi de l’iatrogénie

Le vieillissement de la population est un défi majeur auquel l’Europe est confrontée. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, il est devenu crucial de garantir que les seniors puissent vieillir en bonne santé et bénéficier de soins pertinents qui préservent leur autonomie.

C’est dans ce contexte que le projet STOP IATRO voit le jour, avec pour mission de prévenir la iatrogénie médicamenteuse et la dépendance iatrogène, une conséquence néfaste liée aux soins sur l’état de santé des individus, particulièrement préjudiciable aux personnes âgées.

Pour un vieillissement en autonomie et en bonne santé

Le projet vise spécifiquement à sensibiliser les professionnels de santé aux risques de la iatrogénie, pour permettre à terme une meilleure prise en charge des patients âgés.
En s’appuyant sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment sur le programme ICOPE (lien), STOP IATRO a pour ambition de mettre en œuvre des stratégies collectives afin de prévenir les complications associées aux soins responsables d’une perte d’autonomie chez les seniors et de réduire la dépendance liée à ces soins, tout en renforçant la pertinence des prescriptions médicamenteuses pour ces derniers.

Les actions du projet STOP IATRO s’adressent ainsi aux professionnels de santé et au grand public.

Les premiers recevront une formation et seront impliqués dans la mise en œuvre des actions pilotes. En ce qui concerne le grand public, les actions seront destinées plus particulièrement aux personnes âgées qui vivent à domicile dans les zones ciblées. Ces seniors pourront bénéficier de séances de sensibilisation à l’autonomie et d’informations sur le bon usage des médicaments. Les autorités publiques locales seront informées des actions déployées sur leur territoire, avec un partenariat envisagé pour renforcer la communication auprès du grand public.

Un projet de coopération européen

Le projet STOP IATRO bénéficie du soutien financier de l’Union européenne dans le cadre du programme Interreg SUDOE. Il réunit un consortium de six partenaires européens engagés dans l’amélioration des soins pour les seniors.

Parmi les partenaires :

  • deux acteurs français : le CHU de Toulouse porteur du projet et le CHU de Limoges,
  • deux entités espagnoles : la Fondation santé et vieillissement (Université autonome de Barcelone) et IBIMA, Instituto de Investigación Biomédica de Málaga y Plataforma en Nanomedicina (IBIMA Plataforma BIONAND), à Malaga.
  • deux acteurs portugais : l’école supérieure de la santé (Unité technico-scientifique - Technologies de la santé) de l’Institut Polytechnique de Guarda et le Département des Sciences Médicales de l’Université d’Aveiro.

Déploiement du projet STOP IATRO

Le projet STOP IATRO est structuré autour de trois objectifs spécifiques correspondant à trois phases qui visent à améliorer la prise en charge des personnes âgées :

  • En 2024 : réaliser un état des lieux des connaissances et des pratiques permettant de prévenir la iatrogénie médicamenteuse et/ou liée aux soins, qu’ils soient prodigués à domicile ou en milieu hospitalier, chez les seniors. Les acteurs du projet prévoient une enquête transnationale auprès de divers professionnels de santé, ainsi que la description de l’organisation territoriale des parcours de soins des patients âgés. Cette phase permettra de mieux comprendre les défis et les opportunités pour une prise en charge plus efficace et adaptée aux besoins des personnes âgées.
  • À l’horizon 2025 : proposer des formations ciblées aux professionnels de santé pour les aider dans l’optimisation thérapeutique et la prévention de la dépendance iatrogène chez les patients âgés. Il s’agit de garantir une meilleure compréhension des enjeux liés à la prise en charge des personnes âgées et d’améliorer la qualité des soins prodigués.
  • 2025-2026 : tester des actions pilotes au sein de services hospitaliers et en ambulatoire mais aussi auprès des seniors eux-mêmes. Ces actions pilotes, conçues conjointement avec les professionnels de santé, permettront de mettre en place des pratiques innovantes pour lutter contre la iatrogénie chez la personne âgée. Cette dernière étape du projet a pour objectif d’intégrer durablement ces approches novatrices dans les pratiques médicales courantes.

Actions innovantes pour l’interprofessionnalité

Le projet STOP IATRO se concentrera donc sur l’élaboration de solutions novatrices. Il comprendra une enquête approfondie pour identifier les obstacles et les opportunités de chaque territoire, ainsi que des animations territoriales pour favoriser la collaboration entre les professionnels de santé.

L’interprofessionnalité est au cœur du projet STOP IATRO. En effet, la coopération entre les différents profils garantit la mise en valeur de la complémentarité des compétences et permet une prise en charge optimale de la personne âgée.

Résultats attendus

Les résultats escomptés sont multiples. Tout d’abord, le consortium prévoit une harmonisation des recommandations et des pratiques. Il est attendu qu’à la fin du projet, trois actions pilotes soient réalisées dans chaque pays participant, en milieu hospitalier et en ambulatoire, grâce à l’implication des acteurs locaux.
Ces actions devront avoir été conçues avec les communautés pluriprofessionnelles de santé, en réunissant des professionnels de la ville et de l’hôpital. Enfin, les outils et les solutions testés devront être intégrés aux projets des structures bénéficiaires, créant ainsi un impact durable.

Actualité du projet STOP IATRO

Le projet STOP IATRO avance à grands pas. Une veille bibliographique approfondie et une analyse documentaire transnationale sur la prévention de la perte d’autonomie des seniors ont été menées à bien. Ces recherches ont permis de choisir les territoires où seront mises en œuvre les différentes actions du projet. De plus, les équipes ont préparé les protocoles pour les entretiens et les questionnaires, afin de mettre en place l’enquête qualitative.

LeProjet STOP IATRO cofinancé par le programme Interreg Sudoe à travers le Fonds européen de développement régional (FEDER).s partenaires ont également visité plusieurs centres de santé pour les sélectionner et contacter les professionnels, leur expliquer le projet et les impliquer dans les différentes actions. Ils ont ainsi obtenu l’accord des maisons de santé sélectionnées pour la mise en place du projet. À présent, les équipes se mobilisent sur le terrain pour organiser l’enquête auprès des professionnels de santé. Le contact direct avec ces professionnels est crucial pour les engager pleinement.

Le CHU de Toulouse s’est associé à Open Communities Consulting pour préparer et mener les entretiens. Ces derniers auront pour rôle d’aller sur le terrain pour diffuser les questionnaires, organiser les entretiens, et analyser les résultats.
Les premières observations commenceront à Lavaur.


Projet STOP IATRO cofinancé par le programme Interreg Sudoe à travers le Fonds européen de développement régional (FEDER).