Le bâti de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques et de La Grave : les décisions complémentaires (1980-2004)

Publié le 07/04/2022 à 15h02 (mis à jour le 14/04/2022 à 17h00)

Les anciens remparts du quartier Saint-Cyprien

A la fin de l’année 1982, à la suite d’une demande présentée pour une modification du Plan d’Occupation des Sols de la ville de Toulouse, en vue d’une extension de l’Hôpital La Grave en bordure de la rue Martinet (notamment l’Unité de Gériatrie), la Société Archéologique du Midi demande que soient classés d’urgence les seuls restes de l’enceinte datant de 1345-1360 et modifiée vers 1525 qui sert de clôture à l’Hôpital La Grave, parallèlement à la rue Martinet.

Cet ensemble comprend la Tour Taillefer [1] ; deux tours circulaires parfaitement conservées (1982) servant au matériel et à la menuiserie, ainsi qu’une quatrième tour “ servant de dépôt d’ordure à ciel ouvert ” signale la Société Archéologique ; enfin, les différentes parties de la courtine unissant ces tours des bords de la Garonne aux Allées Charles de Fitte.

Tout cet ensemble en brique du XIVème siècle représente le seul vestige qui entourait jadis le Faubourg Saint-Cyprien.

Au début de l’année 1983, cette requête de classement de la Société Archéologique du Midi est soumise aux services de la Conservation Régionale des Monuments Historiques.

Les façades des cours intérieures et la salle voûtée de La Grave [2]


Salle voutée La Grave vue partielle. Bénitier, seul témoin visible de la grande salle médiévale

Le 6 juin 1983 eut lieu à l’Hôtel-Dieu sous la présidence du Directeur Général une réunion au cours de laquelle plusieurs protections au titre des Monuments Historiques furent proposées concernant l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques, La Grave et les remparts de Saint-Cyprien.

Le 2 août 1984, au dossier de demande de classements de l’année précédente, vient s’ajouter la proposition de classement au titre des M. H. des façades des quatre cours intérieures disposées au pied du Dôme de La Grave : celles de la Cour Sainte-Anne, de la Maternité (en totalité), de la cour Sainte-Monique et de la cour Saint-Joseph (partiellement).

Le Directeur Général, au nom du CHU propriétaire des biens en question, donne son accord à toutes ces propositions de Classements et d’Inscriptions le 17 août 1984.

Le 20 décembre 1985, ces dossiers ont été transmis pour examen à la Commission Régionale du Patrimoine Historique Archéologique et Ethnologique (COREPHAE).

Celle-ci approuve les termes du procès-verbal de demande de classement.

L’examen du dossier par le Ministre est alors prévu avant la fin de l’année 1986.
Entre temps, le conseil d’Administration, le 4 juillet 1986, au nom du CHU propriétaire des biens en instance de classement, accepte le classement des sites mentionnés mais demande au Conservateur Régional des Monuments Historiques d’exclure de cette proposition deux biens immeubles se trouvant à la Grave : le vestibule à piliers de briques et la partie subsistante d’un bâtiment du XVIème siècle [3] qui entrent tous deux dans le Plan Directeur d’ensemble de La Grave et qui sont donc par conséquent susceptibles d’être modifiés ou démolis.

L’ensemble des demandes concernant l’Hôtel-Dieu et La Grave sont Inscrites à l’Inventaire Supplémentaire des M. H. par 3 arrêtés du Ministère de la Culture et de la Communication le 31 octobre 1986 et paraissent au Journal Officiel du 7 avril 1987.

L’arrêté concernant La Grave inscrit par la même occasion l’ancienne salle voûtée dans sa totalité.

3 nouveaux arrêtés se substituant aux précédents et portant classement au titre des Monuments Historiques ces ensembles immeubles, sont pris le 5 décembre 1988.

Les classements se poursuivent lors la rénovation de la façade de la Chapelle de La Grave en 2004. Le 23 mars de la même année sont proposés au classement trois tableaux reliquaires des Soeurs de Saint-Vincent de Paul (classement effectif le 10 mai) ainsi que quatre dais de procession de la chapelle, classés le 22 septembre.

Cette collaboration perdure aujourd’hui, conformément à la Loi, avec les travaux successifs de réaménagements à l’Hôpital de La Grave commencés suite au départ des derniers services d’hospitalisation (gériatrie) en 2010.

[1Cette tour servait encore dans les années 1980 pour les personnes âgées résidentes de la salle Saint-Vincent

[2longue salle aux arcs en croisée d’ogives de l’hôpital Saint-Sébastien des pestiférés, située au rez-de-chaussée du bâtiment longeant la Garonne dans la cour Saint-Joseph, au niveau de laquelle se situait la chapelle primitive. Cette salle a été complètement compartimentée au fil du temps pour les besoins du service hospitalier et n’est plus visible dans sa perspective initiale. L’amphithéâtre Saint-Joseph, qui existe toujours, est une composante de cette salle voûtée.

[3ce dernier sera tout de même classé