Traumatismes crâniens : la prise en charge

Publié le 26/05/2021 à 18h03 (mis à jour le 26/05/2021 à 18h06)

Si le patient est en coma du fait de son traumatisme crânien, la prise en charge peut être schématiquement décrite en 4 phases.

La phase initiale

Une opération en urgence au bloc de neurochirurgie peut être nécessaire chez certains patients, mais pas pour tous. Parallèlement, tout est mis en œuvre pour protéger son cerveau. Malgré son coma, le patient sera mis sous anesthésie générale (sédation) avec des antalgiques. Il est sous respirateur artificiel. Différents capteurs ou appareils permettront d’ajuster les paramètres vitaux. C’est la phase cruciale de la prise en charge.

Après cette phase, plus ou moins longue (de 2 jours à une ou deux semaines), l’anesthésie générale va être progressivement arrêtée pour évaluer la qualité du réveil du patient. Ce « réveil » peut être de mauvaise qualité et le patient peut être de nouveau mis sous sédation pour quelque temps. Si le traumatisme engage le pronostic vital du patient, il est possible que l’équipe médicale vous demande si le patient avait exprimé un avis ou des directives anticipées en cas d’accident grave engageant sa vie relationnelle par la suite.

La phase de réveil

Le réveil d’un patient traumatisé crânien peut durer plusieurs jours et passer par différentes étapes progressives : ouverture des yeux, réponse aux ordres simples, mouvements désordonnés par exemple. L’étape essentielle est que le patient soit capable de respirer tout seul, ce qui permet d’enlever le respirateur. On dit que le patient est « extubé ». À partir de là, il peut aussi essayer de vouloir parler. Certains actes de soins supplémentaires pourront être proposés pour avancer vers la phase de récupération. En particulier, la réalisation d’une trachéotomie (le plus souvent transitoire), pour protéger les poumons des infections pulmonaires liées aux troubles de déglutition causés par le traumatisme. Également, une gastrostomie pour alimentation par une sonde directement dans l’estomac (souvent transitoire), toujours dans le contexte de troubles de déglutition après un traumatisme crânien.

La phase de récupération

Une fois que le patient peut respirer seul et selon son état clinique, il pourra sortir des soins intensifs de neurochirurgie et aller dans le service de neurochirurgie. Cette étape est variable selon la gravité initiale du traumatisme. Si le traumatisme a été trop important, le patient aura besoin d’un centre d’éveil particulier pour lui permettre de retrouver une conscience adaptée. D’une manière générale, la phase de récupération est marquée par une reprise des activités de la vie quotidienne (se lever, manger seul, soutenir une conversation adaptée). Beaucoup de situations différentes existent selon le traumatisme initial. La convalescence peut parfois durer des semaines ou des mois avec des troubles de l’humeur ou de la mémoire.

La phase de rééducation

Le patient aura peut-être besoin d’un centre de rééducation. Ces centres sont très spécialisés et rares en France. Ils permettent d’accompagner par des soins de kinésithérapie, d’orthophonie, d’ergonomie et médicaux un retour progressif à une vie relationnelle en fonction des séquelles qui existent ou pas après un traumatisme crânien.