Firmin Pons, directeur de la Société des omnibus et tramways de Toulouse et administrateur des Hospices Civils

Publié le 21/07/2021 à 17h38 (mis à jour le 21/07/2021 à 18h06)

Ce tableau d’Henri Loubat (1855 – 1926) réalisé en 1923 représente le portrait posthume d’un des hommes salué comme l’un des plus généreux de l’histoire toulousaine : Firmin Pons. Celui-ci est représenté dans le dépôt de l’entreprise de tramways qu’il avait créée. Anciennement localisé dans le service des maladies infectieuses de l’Hôpital Purpan, le tableau orne aujourd’hui la salle des Colonnes de l’Hôtel-Dieu.

Né à Auterive le 28 octobre 1847, Firmin Pons, à la suite de son père, est à l’initiative de la première société de transports publics à Toulouse : la société des omnibus et tramways.

En 1869 il est mobilisé contre l’Allemagne et intègre le Deuxième bataillon d’artilleurs mobiles de la Haute-Garonne et participe à la défense de Belfort. A Toulouse, plusieurs sites évoquent cet épisode militaire : d’une part sur le tableau de Rixens Les artilleurs quittent Belfort situé Salle des Illustres au Capitole et d’autre part au Cimetière de Terre Cabade où fut érigé un monument commémoratif du bataillon auquel il appartenait.

Démobilisé, Firmin Pons prend les rennes de l’entreprise de son père. En 1882 les premiers véhicules vont circuler : les Véhicules hippomobiles Ripert. Chaque voiture était tirée par deux chevaux. Une quarantaine de voitures sont mises en service en 1882. En 1886, l’effectif global atteint plus de quatre vingt véhicules.

A partir de 1887 on transforme ce réseau : les tramways hippomobiles arrivent sur rail et circulent dans Toulouse progressivement et remplacent les lignes Ripert qui disparaissent en 1913. En 1891 a lieu la transformation la plus importante pour le tramway : l’électrification. La mise en place des rails augmente le confort et la rapidité des transports. Firmin Pons va apporter ses terrains, ses constructions, la voie ferrée, le matériel roulant, plus de sept-cent chevaux avec équipements.

En 1906 les tramways électriques sont mis en exploitation. Lorsque la guerre éclate en 1914, Firmin Pons va mettre à disposition de la population, du Service de Santé, de l’arsenal un grand nombre de trains particuliers : trains d’ouvriers pour se rendre dans les usines, trains de munitions, transports gratuits pour l’armée, etc.

C’est en 1920 que Firmin Pons décède et l’année suivante, sa société va devenir la société des transports en commun de la région toulousaine. Enfin en 1926, on assiste progressivement à la disparition des tramways et à l’apparition des autobus sur le réseau suburbain [1]

Firmin Pons, administrateur des Hospices Civils

Firmin Pons avait été contacté par les hôpitaux en 1911 pour la mise en place de la première pierre du futur hôpital Purpan. En 1912, il en est l’administrateur. Firmin Pons fait de nombreux dons aux hôpitaux : pas moins de dix-huit entre 1916 et 1920. Il s’occupait pendant la guerre non seulement des combattants mais aussi de leur famille et de leurs veuves. Il fut nommé officier de la Légion d’Honneur.

En 1909, Firmin Pons a légué par testament 700 actions de la société des tramways Pons dont les revenus vont être employés à la construction puis à l’entretien annuel dans le nouvel hôpital d’un pavillon spécial pour les malades.
Il donne un bon nombre de ses actions à la ville ainsi qu’au personnel de l’administration des tramways mais aussi à toutes les catégories de personnels : mécaniciens, bourreliers, ferblantiers, conducteurs, receveurs.

Firmin Pons, créateur du réseau urbain et suburbain de Toulouse disparaît le 18 septembre 1920 et est inhumé à Auterive. Il aura dirigé son entreprise pendant 50 ans. L’ensemble des toulousains le considéraient comme un homme de bien à l’intérieur et à l’extérieur de son entreprise. Il apporta autant de soins et d’acharnement au travail au sein des hôpitaux qu’il en apportait dans sa société.

Au sujet de son engagement dans les Hospices Civils, on salua en lui « celui qui consacra ses dernières énergies à surveiller et à faire fructifier le patrimoine des pauvres ».

[1L’Histoire des tramways, des réseaux est évoquée en détail à travers des photographies et des plans anciens au Musée des Transports et des Communication de Toulouse.