L’Hôtel-Dieu et La Grave « récupèrent » le flux de pèlerins

Publié le 13/09/2004 à 10h58 (mis à jour le 09/07/2021 à 15h57)


"Plan de Tholose" (détail) Nicolas Berey 1663
Ces mouvements ne s’arrêtent pas là : l’histoire hospitalière toulousaine rapporte qu’en 1685 l’hôpital Saint-Jacques du Bourg disparaît lorsqu’un édit royal de Louis XIV interdit le vagabondage et, par extension, le pèlerinage  [1].
L’Hôpital Saint-Jacques Du Bout du Pont, nommé Hôtel-Dieu en 1554, était un hôpital possédant tous les atouts pour accueillir les voyageurs malades ou blessés qui souhaitaient y faire halte : situé hors du bourg, on y accédait par le Pont Couvert [2].
Un témoignage datant de 1495 d’un pèlerin allemand, Hermann Koënig (ou Künig) Von Vach décrit l’Hôpital Saint-Jacques à un correspondant : « tu trouveras au bout du pont [le Pont Couvert garni de boutiques] quelques tavernes et un hospice dans lequel tu pourras te reposer ». Citons aussi un arrêt royal du 18 mai 1679 : « à propos du grand hôpital Saint-Jacques qui est au Bout du Pont à Toulouse [...] l’hospitalité y a toujours été gardée pour les pèlerins de Rome et de Saint-Jacques de Galice ou Compostelle [...] [s’y trouve] un petit dortoir [avec de] très bons lits garnis de paillasses ».
L’Hôpital Saint-Sébastien des pestiférés [3] recevait aussi des pèlerins. Cet établissement leur offrait « la passade », c’est-à-dire le souper, le coucher, le dîner. Cependant, à la différence des autres hôtes de passage (« passants », étrangers...) les pèlerins ne bénéficient que d’une ration de pain et non du logement, décision de l’assemblée ordinaire du 2 septembre 1681 présidée par Gaspard de Maniban, qui souligne l’obligation pour l’Hôpital Général de s’occuper des pauvres passants mais pas obligatoirement des pèlerins : en effet, les pèlerins peuvent trouver de quoi se loger partout à Toulouse (nombreuses auberges). Les hôpitaux, sans cesse en manque de place, accueillent en priorité les malades...

[1Cet édit est très difficilement applicable sur le terrain : les pèlerins sont toujours aussi nombreux à Toulouse. Ils sont alors plus nombreux à demander l’hospitalité à l’Hôtel-Dieu et à l’Hôpital Général Saint-Joseph de La Grave

[2c’est une pile de cet ancien pont que l’on voit encore, accolée à l’Hôtel-Dieu. Les pèlerins, arrivant après la fermeture des portes de la ville, empruntaient ce passage évitant ainsi les risques de propagation des maladies parmi les habitants. Ils étaient en effet des agents de contamination du fait des conditions de leur voyage

[3qui prend le nom d’Hôpital général Saint-Joseph de la Grave en 1647