La consultation préopératoire. Suis-je opérable ?

Publié le 25/08/2021 à 17h40 (mis à jour le 26/08/2021 à 14h08)

Tout le monde ne peut pas être opéré de chirurgie réfractive.

Le chirurgien ophtalmologiste décidera, après toute une batterie d’explorations, si l’intervention est réalisable.

Le choix de la technique de chirurgie réfractive proposée dépend du type d’anomalie à corriger (myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie), de son importance, et des mesures oculaires réalisées au cours de la consultation.

Interviennent également d’autres facteurs à prendre en compte : l’âge, l’activité sportive, la profession, les attentes.

Recommandations et informations en vue d’une première consultation

Pour une première consultation, afin de permettre le bon déroulement des examens :

  • Il est demandé de ne pas porter ses lentilles de contact – au moins 3 jours avant le rendez-vous pour les lentilles souples – au moins 7 jours avant pour les lentilles rigides.
  • La durée de cette consultation est assez longue (environ 2-3 heures). Ce temps est nécessaire à la réalisation d’un certain nombre d’explorations préalables spécifiques (dont les mesures précises de la réfraction et les explorations cornéennes) indispensables pour s’assurer que l’intervention est réalisable sans risque à court, moyen et long terme.

Sous la responsabilité du médecin, une orthoptiste qualifiée pratique la mesure de l’acuité visuelle et les examens complémentaires nécessaires.

Mesure précise de la correction visuelle

Il peut être intéressant d’apporter ses précédentes corrections (lunettes ou anciennes ordonnances de lunettes ou de lentilles) pour documenter la stabilité du trouble réfractif à corriger.

Une mesure précise de la réfraction est réalisée.

La dilatation avec des gouttes n’est pas systématique. Dans le cas où elle serait nécessaire pour l’évaluation détaillée des yeux, cette dilatation peut entraîner un éblouissement et une vision floue transitoire de loin et surtout de près, qui peut durer 4 à 6 heures. Les pupilles peuvent parfois rester dilatées plus longtemps (jusqu’à 24 heures). Il n’est pas recommandé de conduire avec les pupilles dilatées et un accompagnateur sera alors conseillé. Des lunettes de soleil peuvent être utiles pour repartir.

Explorations complémentaires

Il s’agit essentiellement d’explorations cornéennes, non contact et indolores.

  • Topographies cornéennes

La topographie cornéenne permet de préciser la forme de la cornée, à l’image d’une carte de géographie représentant le relief avec des couleurs chaudes ou froides. Il s’agit du principal examen préopératoire du bilan de chirurgie réfractive.


Topographie cornéenne : mesure du relief de la cornée avec les couleurs chaudes (dans le rouge) qui représentent les zones de bombement et les couleurs froides (dans le bleu), les zones d’aplatissement. Kératocône fruste dans ce cas.

  • Pachymétrie : mesure de l’épaisseur cornéenne
  • Pupillométrie : mesure du diamètre pupillaire
  • Tomographie par cohérence optique (OCT) de cornée et de rétine
  • Rétinographie : photographie du fond d’œil
  • Aberrométrie : mesure des aberrations oculaires
  • OQAS : analyse des aberrations optiques de haut degré et de la perte de transparence des milieux oculaires
  • Meibographie, sécrétion lacrymale
  • Comptage cellulaire endothélial cornéen
  • Biométrie oculaire optique
  • Microscopie confocale cornéenne
  • Mesure de visco-élasticité cornéenne
  • Équilibre oculomoteur, bilan d’orthoptie
  • ...

Un entretien personnalisé

Au terme de ces explorations, un entretien avec le chirurgien ophtalmologiste permet de comprendre les attentes de chacun.

Un examen à la lampe à fente permet de dépister d’éventuelles anomalies comme une sécheresse oculaire.

Les options thérapeutiques envisagées seront présentées avec les bénéfices attendus, les avantages et les aléas thérapeutiques de chacune.

L’intervention peut parfois être contre-indiquée ou déconseillée. Des conseils alternatifs sont proposés (adaptation de lentilles de contact par exemple).

Un délai de réflexion propre à chacun est conseillé.

Des documents d’information sont délivrés.

Il est possible de poser des questions à distance, par mail (messagerie dédiée) ou téléphone.

Coût - Prise en charge des frais

La chirurgie réfractive n’est pas prise en charge par la caisse primaire d’assurance maladie.

À la fin de la consultation, si le patient est éligible, un devis personnalisé est établi afin de se rapprocher de sa mutuelle pour lui demander si elle en prend en charge une partie.

Les tarifs de la chirurgie réfractive sont fixés par le CHU de Toulouse :

  • Photokératectomie réfractive au laser excimer (PKR) : 1100 euros / œil
  • Laser in situ keratomileusis (LASIK) : 1300 euros / oeil
  • Retraitement pour retouche, par complément de photoablation laser, gratuit la première année.
  • La chirurgie par implant phaque est plus onéreuse et comprend le prix de l’hospitalisation ambulatoire et de l’implant : 1600 euros à 1800 euros /œil pour les implants corrigeant l’astigmatisme.

La chirurgie laser étant un acte hors nomenclature, il ne donne pas droit à un arrêt de travail.