Moyens de correction des troubles réfractifs

Publié le 09/05/2008 à 15h08 (mis à jour le 25/08/2021 à 17h22)

Le principe, quel que soit le moyen, est de faire converger les rayons lumineux sur la rétine. On peut utiliser différents moyens de correction :

  • Verres de lunettes
  • Lentilles de contact
  • Chirurgie réfractive laser
  • Implants intraoculaires, devant le cristallin (implants phaques) ou en le remplaçant dans certains cas.

La très grande majorité de la chirurgie réfractive se fait par laser et consiste à remodeler la cornée pour modifier sa forme et ses propriétés réfractives de convergence. Ce remodelage est secondaire à l’ablation hyper-sélective de tissu cornéen par une lumière laser. On parle de photoablation.

Myopie


Correction de la myopie par photoablation laser sur la cornée. Le traitement central réduit la cambrure de la cornée et la rend moins convergente. Les rayons lumineux sont focalisés sur la rétine.


Profil de photoablation myopique : le laser creuse la cornée au centre (zone centrale en violet) pour l’aplatir.

Hypermétropie


Correction de l’hypermétropie par photoablation laser sur la cornée. Le traitement périphérique augmente la cambrure de la cornée et la rend plus convergente. Les rayons lumineux sont focalisés sur la rétine.


Profil de photoablation hypermétropique : le laser creuse la cornée en périphérie (zone annulaire en violet) pour faire bomber la cornée centrale.

Astigmatisme


Correction de l’astigmatisme par photoablation laser sur la cornée. Le traitement consiste à régulariser la cornée pour que les rayons lumineux soient tous focalisés sur la rétine. La correction de l’astigmatisme est couplée à la correction des autres troubles réfractifs (myopie ou hypermétropie).


Profil de photoablation d’un astigmatisme : le laser creuse un méridien pour en modifier la cambrure. La correction de l’astigmatisme nécessite d’orienter le traitement selon un axe déterminé.

Correction de la presbytie au laser

Il n’est pas possible de restaurer l’accommodation.

La chirurgie de la presbytie au laser est un compromis entre la vision de loin et la vision de près. Elle repose sur un certain degré de dissociation oculaire en corrigeant un œil pour la vision de loin et l’autre pour la vision de près. La vision simultanée des 2 yeux permet de compenser la presbytie et de se passer de lunettes pour la plupart des activités.

Pour les patients myopes, la chirurgie consiste à corriger la totalité de la myopie sur l’œil dominant, pour la vision de loin, et à laisser une myopie de l’ordre de -1,5 dioptrie sur l’œil dominé, pour la vision de près. On parle de monovision ou de « bascule ».

Pour les hypermétropes, la chirurgie consiste à corriger la totalité de l’hypermétropie sur l’œil dominant et à créer une « multifocalité » sur l’œil dominé (pour la vision de près) :

  • en corrigeant l’hypermétropie tout en laissant une petite myopie de l’ordre de -0,75 à -1,25 dioptrie pour compenser la vision intermédiaire,
  • et à modifier la forme de la cornée centrale pour augmenter la profondeur de champ de l’œil pour la vision de près.

Il s’agit d’un presbylasik.


Profil de photoablation d’un presbylasik : le laser creuse la partie paracentrale (zone annulaire en violet) pour faire bomber la cornée centrale (mamelon central rouge sur la topographie de droite) qui modifie l’asphéricité de la cornée et provoque des aberrations sphériques négatives qui augmentent la profondeur de champ de l’œil dominé. Le profil d’ablation « ressemble » à celui de l’hypermétropie qui est la principale indication du presbylasik, mais est plus « proche du centre ».

L’information délivrée avant l’opération de presbylasik est essentielle pour comprendre le principe de la compensation de la presbytie et ces résultats.
  • La chirurgie est un compromis qui permet de se passer de lunettes
  • La vision s’évalue en binoculaire, les 2 yeux ensemble, avec un résultat qui n’est pas immédiat et qui peut nécessiter quelques semaines, jusqu’à 3 mois pour être confortable, par neuro-adaptation.
  • Des halos, en vision crépusculaire ou nocturne surtout, peuvent être présents les premières semaines
  • Il faut un bon éclairage, non éblouissant, pour la lecture
  • Des lunettes d’appoint sont parfois nécessaires pour reposer les yeux en cas de lecture prolongée par exemple, ou en cas de mauvais éclairage comme pour la conduite nocturne ou la vision des sous-titres à la télévision ou au cinéma.
  • La presbytie étant évolutive dans le temps, l’indépendance complète et définitive aux lunettes n’est pas possible.