Qu’est-ce que la stimulation cérébrale profonde ?

Publié le 31/03/2021 à 17h08

Elle consiste à implanter des électrodes dans une zone cible précise du cerveau afin de délivrer une stimulation électrique à haute fréquence et faible intensité dans cette zone cible à partir d’un boitier stimulateur miniaturisé implanté dans la région pectorale ou abdominale. C’est une technique de neuromodulation fonctionnelle des réseaux de neurones dans le cerveau. Elle est dite réversible car elle n’induit pas de lésion définitive du tissu cérébral et on peut l’arrêter transitoirement ou définitivement par l’arrêt du stimulateur et/ou retrait des électrodes implantées.

Pour mener à bien cette procédure chirurgicale, nous réalisons l’intervention en conditions stéréotaxiques. La stéréotaxie (du grec ancien stereos = ferme, dur, et qui par extension renvoie à l’idée d’espace tridimensionnel et du grec ancien taxis = arrangement) est une technique utilisée de longue date en neurochirurgie. Le principe général est de recaler chaque point du crâne du patient dans un espace de référence. En d’autres termes, nous définissons, pour chaque point situé à l’intérieur d’un cadre de stéréotaxie, une coordonnée cartésienne en X, Y et Z. Ainsi, nous pouvons atteindre une cible en profondeur dans le cerveau avec une précision infra-millimétrique.

L’importance du cadre de stéréotaxie

Une grande partie du bon déroulement de la procédure repose donc sur le cadre de stéréotaxie. Il est l’élément indispensable qui assure la précision géométrique de la technique.

Ce cadre est utilisé pour :

  1. Soutenir et immobiliser la tête pendant toute la durée des examens neuroradiologiques de repérage de « la cible » et de l’implantation chirurgicale.
  2. Repérer avec une précision infra-millimétrique la position de la cible intracrânienne à viser dans les trois plans de l’espace.


Cadre de stéréotaxie

Les mécanismes exacts de la neuromodulation cérébrale induite par la stimulation cérébrale profonde (SCP) sont encore à l’heure actuelle imparfaitement connus, mais on sait qu’elle module de façon bénéfique le fonctionnement de réseaux neuronaux devenus pathologiques du fait de la maladie.

Pathologies traitées

Les pathologies couramment prises en charge par la SCP sont :

Les cibles anatomiques (noyau subthalamique, globus pallidus interne, thalamus…) sont définies par les experts de façon collégiale et pluridisciplinaire, en fonction de la pathologie, des signes cliniques et de l’état général du patient et des données neuroradiologiques. La SCP est en effet, un traitement qui réclame une approche multidisciplinaire avec l’intervention de nombreux partenaires experts (neurochirurgiens, neurologues, neuroradiologues, neuropsychologues, neurophysiologistes, psychiatres, …).

La SCP est également proposée dans d’autres pathologies, mais qui relèvent encore à l’heure actuelle du domaine de la recherche clinique telle que la dépression sévère pharmaco-résistante, la maladie Gilles de la Tourette, les troubles obsessionnels compulsifs sévères (TOCs), l’anorexie mentale ou certaines formes d’épilepsie pharmaco-résistantes. Dans ce cas, elles sont réalisées de façon très « encadrées » par un protocole de recherche spécifique.