Histoire de l’IUCT-O

Le texte historique présenté ici a été rédigé en 2015 par Mathieu Arnal, journaliste freelance, pour Actu Toulouse et il a été reproduit ici avec son aimable autorisation.

Du CRAC à l’Oncopole : 90 ans de lutte contre le cancer à Toulouse

Publié le 17/02/2021 à 13h09 (mis à jour le 17/02/2021 à 13h13)

Plus connu sous le nom d’Institut Claudius Regaud, le Centre régional anti-cancéreux (CRAC) de Toulouse, aujourd’hui installé à l’Oncopole de Langlade, a été créé par arrêté ministériel en juin 1923, sous l’égide du professeur Théodore Marie. Retour sur 90 ans de progrès scientifiques et thérapeutiques.


Du CRAC à l’Oncopole : 90 ans de lutte contre le cancer à Toulouse (Photo : ICR)

Toulouse est à la pointe de la lutte contre le cancer. Et ce dès la fin du XIXe siècle. À contre-courant des pratiques de l’époque qui privilégient la chirurgie pour combattre la maladie, Théodore Marie s’intéresse à la radiothérapie naissante. En mars 1896, ce professeur de physique médicale à la faculté de Toulouse, est le premier à expérimenter les rayons électromagnétiques dits « X ». Cette découverte effectuée l’année précédente par le physicien allemand Röntgen, complétée par celle de la radioactivité, deux ans plus tard par le Français Becquerel, a le pouvoir de détruire les cellules cancéreuses. Sensible à cette avancée technologique, le docteur Jeannel, chef de clinique chirurgicale à l’Hôtel-Dieu, appuie la demande de son confrère afin d’installer un service de radiographie et d’électrothérapie.

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Une coordination des compétences

Publié le 17/02/2021 à 13h18

À la fin de la Première Guerre mondiale, le milieu médical s’organise et crée la Ligue franco-anglo-américaine de lutte contre le Cancer qui deviendra par la suite la Ligue française contre le Cancer.

Parallèlement, le professeur Claudius Regaud fonde la Fondation Curie, prélude aux futurs centres anticancéreux régionaux. C’est dans ce contexte que Théodore Marie, soutenu par le doyen de la faculté de Médecine, saisit l’opportunité offerte par le Ministère de l’hygiène de l’assistance et de la prévoyance sociales, de créer un Centre à Toulouse.


Le CRAC en 1923 (Photo : ICR)

Le bâtiment, construit sur trois étages, n’accueille que 45 patients, la plupart indigents. Érigé sur un terrain du site de l’hôpital La Grave, cédé par les Hospices de la ville, il devient effectif en juin 1923. L’arrêté ministériel précise ses missions, en définissant l’ensemble de ces services : consultation, hospitalisation, thérapie (chirurgie, radiothérapie, « curiethérapie » ou radiumthérapie), enseignement et recherches scientifiques. Un modèle qui préfigure déjà peu ou prou l’organisation des futurs centres hospitaliers universitaires (CHU) à la fin des années 1950.

Le Professeur Joseph Ducuing, qui prend la direction de l’établissement à partir de 1929, fait de la « pluridisciplinarité » son cheval de bataille, conscient de la nécessaire interaction entre les laboratoires de recherches et les services cliniques. Il réorganise le service de chirurgie sur tout un étage comme il a pu l’observer lors d’un voyage d’étude effectué à Boston et à New- York. Il fait également rénover la radiothérapie en acquérant des appareils à rayon X plus puissants et plus modulables selon les tumeurs à traiter et crée les laboratoires de radiobiologie et de chirurgie expérimentale afin d’étudier et d’expérimenter les traitements médicaux.


Joseph Ducuing et son équipe (Photo : ICR)

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Un établissement mieux identifié

Publié le 17/02/2021 à 13h24 (mis à jour le 07/07/2021 à 13h29)

Après-guerre, l’ordonnance de 1945 donne au CRAC un statut de droit privé qui lui confère son indépendance de la faculté comme de l’hospitalisation publique. Durant les années 1950, sous l’impulsion de Pierre Marquès, l’établissement développe la télécobalthérapie et la médecine nucléaire. À la même période, le CRAC élargit son champ territorial et installe des antennes dans les départements voisins afin de développer les consultations et le dépistage de la maladie.

Fer de lance de la lutte régionale, l’accroissement de l’activité couplé à la longueur de l’hospitalisation induisent la construction de deux nouveaux bâtiments, au nord et à l’est, avec une capacité d’accueil et un confort amélioré (chambres de un à trois lits avec sanitaires). Dans les années 1970 et 1980, les technologies les plus modernes se bousculent, notamment dans le domaine de l’imagerie, avec l’échotomographie, le scanner et l’imagerie à résonance magnétique (IRM).

Parallèlement, le traitement par chimiothérapie s’impose, en complément de la radiothérapie et de la chirurgie, en début de certains cancers notamment chez l’enfant.


L’entrée du CRAC dans les années 1960 (Photo : ICR)

Au cours de la décennie 90, le Centre anticancéreux (qui a pris le nom de Claudius Regaud en 1974 puis celui d’Institut Claudius Rigaud –ICR- en 1997) opère une mutation du mode opératoire, avec une prédominance de la prise en charge ambulatoire. Une demande croissante de ce type de soins qui nécessite l’érection d’un bâtiment supplémentaire de plus de 6 000 m2, sur les parcelles des anciennes cliniques Saint-Nicolas et Saint-Sauveur. Mais le paysage hospitalier change au cours des années 2000.

Dans l’élan du Plan Cancer lancé par le président Chirac en mars 2003, Philipe Douste-Blazy, le maire de la ville, décide au printemps suivant de déplacer l’ICR au sein de l’Oncopole de Langlade, le pôle d’excellence de recherche sur le cancer. Dix ans plus tard, à partir d’avril 2014, les 800 salariés quittent définitivement le site historique de la rue du Pont Saint-Pierre pour la route d’Espagne, sur l’un des trois sites de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT) de l’Oncopole, au côté des services d’oncologie du CHU de Toulouse.

Mathieu Arnal

L’IUCT-O aujourd’hui

Le CHU de Toulouse aujourd’hui et demain : le Projet d’établissement 2018-2022

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