Berceau des soins
Publié le 10/09/2004 à 17h04 (mis à jour le 29/10/2021 à 14h46)
Frontispice enluminé du statut des étudiants en chirurgie de Toulouse. B.U. Toulouse III - réserve
Berceaux des soins, l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques et l’Hôpital Saint-Joseph de La Grave près des berges de la Garonne représentent l’un des patrimoines historiques les plus prestigieux de la ville de Toulouse. Ils sont les témoins des valeurs humaines et professionnelles qui ont fondé la tradition et la culture de l’Hôpital.
L’évolution de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques
Définition de L’Hôpital médiéval occidental
A la différence de l’Antiquité, sur le plan de l’esprit, le Moyen-Age chrétien applique le principe de la charité évangélique qui inspire la conception de l’hôpital, création originale du Christianisme [1]. Les hôpitaux chrétiens sont les précurseurs des soins universels [2] et gratuits pour les pauvres. Il n’attend de l’hospitalisé pauvre rien en contrepartie : la charité est le maître-mot au Moyen-Age [3]. Cependant, à défaut de soins efficaces aux corps, c’est surtout l’âme qui doit être sauvée.
Les fondateurs d’hôpitaux ne concevront pas d’établissements sans prêtres, sans secours religieux. L’évêque est au centre de l’organisation de la charité ; il a le droit d’inspecter les établissements charitables de son diocèse et d’exiger des comptes de leurs administrations.
Les hôpitaux médiévaux sont des fondations [4]. L’administration est nommée par le fondateur. Chaque hôpital ainsi créé possède un patrimoine indépendant (il peut acquérir, aliéner), il est autonome, possède sa propre personnalité juridique, est sous le contrôle de l’évêque seul jusqu’au XIVème siècle, puis est de plus en plus laïcisé.
Peu nombreux jusqu’au XIème siècle, les hôpitaux vont surtout se développer au XIIème siècle et s’épanouir au XIIIème siècle dans les villes avec les hôtels-Dieu situés sur les itinéraires des pèlerins, généralement à l’entrée des ponts franchissant les fleuves.
L’Hôtel-Dieu Saint-Jacques n’est pas le premier établissement dont on conserve la trace à Toulouse : Construit en 1080 l’Hôpital Saint-Raymond est le premier établissement hospitalier de la ville dont il reste une trace dans le bâti ; il a été édifié au niveau de la plus importante étape du chemin de Saint-Jacques de Compostelle : Saint-Sernin. En 1633, le mémorialiste Guillaume Catel répertorie 30 établissements hospitaliers. [5]
[1] c’est à Byzance, en 363, sous l’égide de Saint Julien l’apostat qu’est fondé le premier établissement destiné à accueillir des malades
[2] mais pour les catholiques seulement jusqu’en 1789
[3] celui d’« assistance », à connotation laïque, sera celui du XVIIIème siècle
[4] donation à une église déterminée avec charge d’accomplir à perpétuité, d’après les vues du donateur, l’œuvre arrêtée par lui
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