Endometriose : au CHU de Toulouse, un parcours de soin innovant
Publié le 29/03/2022 à 14h12 (mis à jour le 08/04/2022 à 14h15)
Communiqué de presse
Toulouse, le 29 mars 2022
Une quinzaine de services hospitaliers collaborent pour proposer un parcours de soins novateur, coordonné par l’équipe du service médico-chirurgical de gynécologie. L’enjeu : offrir aux femmes un accompagnement global, un parcours de soin fluide et sécurisant.
Le parcours Fast-Track
Lors de leur première consultation avec le gynécologue et en fonction de leurs symptômes, les patientes bénéficient le même jour et sur le même plateau technique, d’une exploration de l’appareil urinaire et d’une consultation avec un urologue. Si besoin, une exploration de l’appareil digestif et un rendez-vous avec un gastro-entérologue sont également programmés.
Des médecins spécialistes de la douleur et gynécologues médicaux experts en traitements hormonaux complexes encadrent également la prise en charge des femmes, qui peuvent aussi rencontrer un psychologue et un sexologue.
Après analyse du cas de la patiente en RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire) avec relecture des IRM par des experts de l’endométriose du service d’imagerie médicale, une chirurgie à 2 ou 4 mains selon les organes atteints (chirurgiens gynécologues, digestifs, urologues) sera programmée. Une dernière et même consultation avec les chirurgiens permettra d’expliquer à la patiente sa prise en charge chirurgicale. Le service de chirurgie thoracique fait partie du consortium ; des douleurs à l’épaule avec risque de lésion du diaphragme et de pneumothorax pouvant également faire partie des symptômes, plus rares, de l’endométriose.
« L’endométriose est une maladie multifactorielle qui peut toucher de nombreuses parties du corps et qui a un lourd retentissement sur plusieurs aspects de la vie des patientes. Il est donc essentiel de leur offrir une prise en charge globale qui associe l’ensemble des praticiens et qui s’intéresse à toutes les conséquences de la maladie : la douleur, l’infertilité, la vie sexuelle... Cette prise en charge de A à Z, rare en France, permet de fluidifier le parcours de la patiente et de lui proposer un accès facilité aux experts ainsi que des consultations mutualisées, avec des délais raccourcis. Cette initiative a ouvert des perspectives de mise en place d’une organisation de soins en réseau, avec une collaboration ville-hôpital, publique-privée. » explique Elodie Chantalat, chirurgien gynécologique.
Tout au long de la maladie et de leur parcours de vie, les femmes sont suivies de la conception à la ménopause.
La question des risques pour la fertilité est par exemple également abordée dès le premier rendez-vous, avec une consultation programmée dans le service de médecine de reproduction.
Même sans projet d’enfant immédiat, une évaluation de
la réserve ovarienne est effectuée et, avant la chirurgie, un prélèvement des ovocytes en vue d’une grossesse ultérieure, peut-être réalisée. Les femmes ménopausées, chez qui l’ablation des ovaires est préconisée, sont, elles, traitées et suivies par l’Unité de Ménopause et Maladies Métaboliques.
Projet EndoTreat : la recherche essentielle pour aider les femmes
La recherche devrait permettre, demain, de mieux comprendre les mécanismes de cette maladie oestrogéno-dépendante, dont l’initiation semble liée à des altérations du système immunitaire en lien avec l’action des récepteurs aux œstrogènes.
« C’est le rôle d’un CHU que de se positionner tout au long de la vie des patients et de mener de front recherche et soin et c’est d’autant plus important dans le cas d’une maladie telle que l’endométriose dont on ignore encore les mécanismes et pour laquelle on n’a aucun traitement autre que symptomatique. Et si ce parcours de soin a pu être mis en place au bénéfice des patientes, c’est grâce à la motivation particulière de l’ensemble des services et à leur habitude de collaborer » indique le Dr Chantalat qui, depuis la mise en place du parcours de soin, a pu constater une diminution des complications post-opératoires et un mieux-être des patientes.
Avec le soutien de l’association EndoFrance, de la région Occitanie (Dispositif GRAINE) et en collaboration avec les acteurs médico-chirurgicaux publics et privés, le CHU de Toulouse a lancé un projet de recherche baptisé EndoTreat.
Ce projet associe plusieurs laboratoires Inserm [1] et la start-up Urosphère, spécialisée dans la création d’organoïdes de l’appareil urinaire. Le projet, d’une durée de 3 ans et qui inclura 25 patientes ayant des lésions multi-sites (ovaire, digestif, urinaire, diaphragme, ligaments utéro-sacrés), a trois principaux objectifs :
- caractériser les lésions et élucider le rôle des récepteurs aux œstrogènes en fonction de leur site anatomique de développement,
- créer de nouveaux modèles d’études de l’endométriose tels que des organoïdes, plus pertinents et au plus proche de l’humain,
- cribler des candidats médicaments pour proposer, à terme, de nouveaux traitements aux malades.
Endometriose : au CHU de Toulouse, un parcours de soin innovant
[1] Inserm/UPS : UMR 1297 I2MC Institut des Maladies Métaboliques et Cardiovasculaires et IRSD équipe 6 Environnement et épithélium intestinal
Partager cette page