Chirurgie de l’hypophyse

Pour rappel, l’hypophyse, glande de 1 cm située à la base du cerveau, régule la sécrétion hormonale.

Quelles pathologies de l’hypophyse prenons-nous en charge ?

Publié le 03/04/2024 à 22h04 (mis à jour le 08/04/2024 à 14h57)

Dans le service de neurochirurgie du CHU de Toulouse, nous prenons en charge les adénomes hypophysaires, tumeurs généralement non cancéreuses (bénignes) qui se développent dans l’hypophyse.

Pour traiter efficacement ces adénomes qui peuvent être de taille variable (appelés microadénomes pour les petits et macroadénomes pour les plus gros), nous travaillons en collaboration avec le service d’endocrinologie car ces tumeurs peuvent créer des dérèglements hormonaux à l’origine de maux comme :

  • troubles des règles,
  • écoulement mammaire,
  • modification du visage, des mains et des pieds,
  • diabète,
  • hypertension artérielle,
  • troubles de la vision,
  • maux de tête,
  • nausées,
  • etc.
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Comment soignons-nous les adénomes de l’hypophyse ?

Publié le 03/04/2024 à 22h04 (mis à jour le 04/04/2024 à 16h45)

Dans certains rares cas d’adénomes hypophysaires, nous pouvons proposer en 1re intention un traitement médicamenteux [1]. La plupart du temps nous préconisons une intervention chirurgicale. Selon la taille de l’adénome hypohysaire, cette chirurgie permet :

  • soit de réduire le volume de la tumeur et la pression qu’elle occasionne sur le reste du cerveau,
  • soit de contrôler, voire guérir, une sécrétion hormonale trop importante.

Souvent en complément de la chirurgie et/ou des médicaments, nous pouvons également proposer une radiothérapie.

Dans tous les cas, nous décidons du meilleur traitement adapté à votre pathologie et vos symptômes lors d’une réunion de concertation multidisciplinaire entre plusieurs spécialistes du CHU de Toulouse : neurochirurgiens, endocrinologues, radiologues, etc.

[1Les adénomes hypophysaires sécrétant la prolactine (hormone de la lactation) sont accessibles à un traitement médicamenteux en première intention.

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Quelle chirurgie de l’hypophyse pratiquons-nous ?

Publié le 03/04/2024 à 22h05

Longtemps considérée très difficile d’accès, la région hypophysaire est devenue opérable en routine depuis une vingtaine d’années avec le développement des techniques endonasales (qui passent par le nez).

Au CHU de Toulouse, nos équipes médicales du service de neurochirurgie ont acquis cette expertise et pratiquent très régulièrement ces techniques endonasales qui utilisent les voies naturelles en passant par les fosses nasales :

  • Tout d’abord, nous préparons l’intervention chirurgicale en détail à l’aide d’une IRM préopératoire.
    Pr Sol (à gauche) et Dr Raclot (à droite) réalisent une IRM préopératoire avant une chirurgie de l’hypophyse
    © Bastien Terrade
  • Puis, lors de l’intervention chirurgicale qui dure en moyenne 1 h 30, nous utilisons une fine caméra, appelée endoscope, ainsi que des instruments chirurgicaux spécifiques pour visualiser et intervenir sur l’hypophyse.
    Le Dr Raclot réalise une endoscopie endonasale pour avoir une visualisation optimale de la région opératoire, située au fond des fosses nasales.
    © Bastien Terrade

Pour vous, l’avantage de cette courte chirurgie est qu’elle ne laisse généralement pas de cicatrices visibles (on parle aussi de techniques chirurgicales mini-invasives).

Cette chirurgie présente-elle des risques ?

Comme toute intervention chirurgicale, la chirurgie d’un adénome hypophysaire présente certains risques et peut occasionner :

  • des complications communes à toute chirurgie (saignements, infections, phlébites, embolies pulmonaires, risques dus à l’anesthésie générale, etc.)
  • des complications spécifiques à cette chirurgie endonasale (troubles visuels, déficit hormonal, brèche ostéoméningée avec écoulement de liquide clair par le nez, etc.).

Ces risques seront abordés plus en détails lors de votre consultation au CHU de Toulouse avec le neurochirurgien, ainsi que dans la fiche d’information qui vous sera remise lors de ce rendez-vous.

Toutefois, bien que ces risques existent, nos équipes ne vous proposeront une prise en charge chirurgicale que lorsque les bénéfices attendus sont largement supérieurs aux risques.

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En cas de chirurgie, comment se déroule votre hospitalisation ?

Publié le 03/04/2024 à 22h05

Au CHU de Toulouse, une hospitalisation dans le service de neurochirurgie pour une chirurgie de l’hypophyse dure généralement de 3 à 5 jours.

Voici les étapes en vue de cette hospitalisation :

  1. Avant votre chirurgie et dès la date de l’intervention fixée, vous verrez en consultation au CHU de Toulouse le neurochirurgien, l’endocrinologue, puis l’anesthésiste pour préparer cette chirurgie.
  2. La veille de la chirurgie, vous rentrerez en hospitalisation dans l’après-midi. Cela permettra au chirurgien de pouvoir répondre à vos dernières questions, et aux infirmières de réaliser votre préparation au bloc opératoire. Si nécessaire, une imagerie cérébrale pourra également être réalisée. Vous ne devrez plus manger ou boire durant les 12 heures précédant votre chirurgie.
  3. Le jour de l’intervention, vous serez conduit·e au bloc opératoire, qui se situe au 1er étage de l’hôpital Pierre-Paul Riquet.
  4. Juste après l’intervention, vous vous réveillerez en salle de réveil où vous passerez quelques heures avant de retrouver votre chambre dans le service (cette chambre vous reste réservée pendant toute la durée de votre hospitalisation).
  5. À la sortie de notre service de neurochirurgie, vous serez généralement hospitalisé·e en suivant pour une courte durée dans le service d’endocrinologie (hôpital Larrey), afin de faire le point sur votre situation hormonale après cette chirurgie.
  6. Au retour à votre domicile, un arrêt de travail vous sera prescrit pour 3 semaines.
  7. Trois mois après la chirurgie, vous réaliserez une IRM cérébrale de contrôle pour évaluer lors d’une consultation avec votre chirurgien le résultat final de cette intervention chirurgicale.

Précautions à prendre après la chirurgie

Durant le premier mois après la chirurgie, plusieurs consignes sont à appliquer :

  • Si un traitement hormonal substitutif par hydrocortisone vous est prescrit, prenez-le impérativement et ne l’arrêtez jamais sans consignes médicales. Ce traitement par voie orale pourra être amené à être maintenu au long cours en fonction des résultats des analyses hormonales à distance de la chirurgie.
  • Mouchez-vous doucement et ne vous retenez pas lors des efforts d’éternuement.
  • Évitez les efforts de poussée abdominale (effort physique ou constipation).
  • Réalisez plusieurs fois par jour les lavages de nez prescrits, afin de libérer la congestion nasale liée à la chirurgie.
  • Évitez de conduire dans les jours qui suivent votre intervention chirurgicale. La reprise de la conduite à long terme est encadrée par la loi et elle sera conditionnée par l’atteinte visuelle (acuité visuelle et champ visuel). Cela pourra faire l’objet d’une évaluation par un médecin agréé.
  • N’hésitez pas à contacter votre médecin traitant ou à nous rappeler en cas de fièvre, maux de tête intenses, troubles visuels, écoulement nasal clair continu, soif inhabituelle ou saignement de nez importants.

Au-delà d’un mois, vous pourrez :

  • Vous immerger la tête complétement,
  • Reprendre une activité sportive,
  • Prendre l’avion ou aller en altitude.
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