Qu’est-ce que la radiologie interventionnelle ?

Défintion de la radiologie interventionnelle

Publié le 14/11/2018 à 15h17

Définie par la Société Française de Radiologie - Fédération de Radiologie Interventionnelle (SFR-FRI), « la radiologie interventionnelle (RI) comprend l’ensemble des actes médicaux invasifs réalisés par les radiologues, ayant pour but le diagnostic et/ou le traitement, réalisés sous guidage et sous contrôle d’un moyen d’imagerie (fluoroscopie, échographie, scanner et IRM). »

Retour en haut de page

Périmètre de la radiologie interventionnelle

Publié le 14/11/2018 à 15h17

Elle concerne actuellement l’ensemble des spécialités médico-chirurgicales avec un nombre d’actes en constante augmentation. Les interventions guidées par l’imagerie contribuent à l’efficacité et à la précision du geste médical quel que soit l’organe, ainsi qu’à la sécurité et au confort du patient.

Dans le contexte de la cancérologie par exemple, ces techniques peu invasives permettent d’accéder à une cible tumorale en profondeur en utilisant les voies naturelles (système urinaire, tube digestif...), le réseau vasculaire (artères ou veines) ou en choisissant un chemin court et sans risque au travers d’un organe (voie transcutanée pour le foie, le rein ou le thorax en particulier).

Retour en haut de page

Quels sont les domaines d’application ?

Publié le 14/11/2018 à 15h18 (mis à jour le 14/11/2018 à 15h19)

Le champ d’application de la radiologie interventionnelle (RI) est très vaste. Il concerne essentiellement deux domaines :

  1. la pathologie cardiovasculaire
  2. la cancérologie.

L’activité en RI de revascularisation artérielle (angioplastie et pose de stents dans les artères périphériques, rénales, digestives ou carotides) est un domaine très large et correspond au traitement des obstructions vasculaires ou des anévrysmes périphériques.

Inventées par un radiologue américain, C. Dotter, ces techniques ont été largement développées au CHU de Toulouse, à l’hôpital Rangueil, dès les années 80, avec en particulier le premier stent vasculaire implanté chez l’homme.

Mais depuis la dernière décennie, l’apparition des stent-grafts nous permet de traiter la grande majorité des pathologies de l’aorte thoracique et abdominale, sans ouvrir la paroi. Les équipes médicales de l’hôpital Rangueil ont été longtemps les pionniers dans ce domaine avec en particulier les premières prothèses à branche pour refaire toute l’arche aortique. Les avantages évidents de ces traitements, en dehors d’une efficacité validée, sont :

  • le temps de récupération très court,
  • le traitement des patients pour lesquels la chirurgie classique est contre-indiquée.

Réalisés en collaboration avec des équipes mixtes radio-chirurgicales, ces actes bénéficient de l’expertise de ces deux disciplines, pour le bénéfice des patients.

La RI concerne également tous les domaines de l’embolisation, en particulier dans le cadre de l’urgence pour un patient qui saigne d’un organe profond, de l’embolisation d’anomalies vasculaires comme les malformations artério-veineuses, les anévrysmes ou certaines pathologies comme les fibromes ou les insuffisances veineuses. Ainsi, le traitement des hémorragies par embolisation en urgence (dans le cadre des polytraumatisés, de l’hémorragie de la délivrance, des hémoptysies, des hémopéritoines, des hémorragies digestive, urinaire ou ORL...) est devenu au fil des ans le traitement de choix dans ce domaine.

Dans le domaine de la cancérologie, le champ d’application est très large et comprend des actes diagnostiques avec les biopsies et des actes thérapeutiques guidés par des moyens d’imagerie, que l’on peut classer schématiquement ainsi :

  • à visée curative de la tumeur : destruction localisée des tumeurs par chimioembolisation, radiofréquence ou autres procédés de destruction utilisables par voie transcutanée (le froid, le laser, les micro-ondes, les ultrasons focalisés à haute intensité….).
  • à visée curative de complications de la tumeur ou de ses traitements (drainage d’abcès, embolisation d’hémostase...).
  • à visée adjuvante :
    • pour préparer ou rendre possible un traitement curatif d’un autre ordre (embolisation portale pour l’exérèse chirurgicale d’une tumeur du foie).
    • ou complétant un traitement curatif (traitement intra-artériel après chirurgie d’exérèse).
  • à visée palliative ou symptomatique :
    • le traitement de la douleur (vertébroplastie qui consiste à injecter par voie percutanée du ciment acrylique dans une vertèbre pathologique pour obtenir un effet antalgique et une consolidation de la vertèbre ; neurolyse splanchnique ou cœliaque….).
    • le traitement de rétrécissements de canaux ou conduits rétrécis ou occlus par la tumeur (mise en place de prothèses, gastrostomie, dilatations de rétrécissements...).

Le guidage de toutes ces interventions par l’imagerie confère aux gestes une précision jusqu’ici inégalée, y compris quand ils sont effectués en profondeur, en particulier quand ils se déroulent dans des zones à risque élevé.


Les « voies d’abord » utilisées n’entraînant que peu de dommages, de nombreuses procédures peuvent être envisagées dans le cadre d’une prise en charge ambulatoire. L’anesthésie est nécessaire pour la quasi-totalité des actes, en dehors des simples ponctions. Le type d’anesthésie est variable selon le geste : anesthésie locale, sédation ou anesthésie générale.

La RI s’inscrit donc de plus en plus, et durablement, dans des perspectives curatives de la maladie, que ce soit par l’efficacité propre de ses méthodes ou dans le cadre de traitements combinés de la maladie cancéreuse.

Retour en haut de page