Hippolyte Aubegès, économe des Hospices Civils de Toulouse & bienfaiteur

Publié le 21/06/2021 à 15h03 (mis à jour le 21/07/2021 à 17h23)

Second pilier du personnel administratif des hospices après le receveur (chargé de la gestion financière de l’hôpital) et nommé par les directeurs de l’hôpital, l’économe pourvoyait à tous les besoins de l’hôpital général en matière de denrées : nourriture, lits, vêtements etc… et décidait des petites réparations. Il veillait à ce que chacun dirige bien son travail au service des pauvres [1]

A partir de 1700, l’économe reçoit la charge de gérer les revenus de métairies [2] que possède l’hôpital ; c’est une lourde charge.

L’économe dirige le dépensier, chargé de la garde des vivres et qui les distribue suivant ce qui est ordonné. Si l’économe ne gère pas les fonds (recettes et dépenses), dans certains établissements hospitaliers toutefois, le receveur et l’économe pouvaient être la même personne.

Ce poste ne doit pas être confondu avec celui d’économe pour la campagne qui lui est chargé de la surveillance des domaines ruraux des hôpitaux. Il vérifie que les terres sont bien cultivées, que les bâtiments n’ont pas besoin de réparations. Il en rend compte à l’économe.

Avant la Révolution, l’économe était le poste le mieux rémunéré (2000 livres, alors que les chirurgiens et médecins ont droit de 600 à 900 livres, et les surveillantes 150 livres). Ces gages importants accordés à l’économe sont proportionnels aux services rendus : dans une période difficile, son rôle est primordial puisqu’il est chargé de toutes les denrées. Il a aussi des prérogatives correctionnelles pour toute faute légère commise par les officiers de la Maison mais doit en référer à la direction.

Enfin, c’est aussi l’économe qui organise les ventes des produits de l’hôpital, généralement une fois par an, au profit de celui-ci : ces ventes pouvaient constituer des rentrées d’argent appréciables, en des temps où l’hôpital ne pouvait compter que sur ses propres ressources.

Le 23 juin 1875, alors que tout le quartier Saint-Cyprien est ravagé par les inondations et que la Garonne connaît une hausse de son niveau de 9m, Hippolyte Aubegès participe activement à l’évacuation des malades.

Pour cela, il sera décoré de la Médaille d’Honneur le 14 août 1875. Il est enterré au cimetière de Rapas à Toulouse, dans un caveau familial, (tombe Passeman-Aubegès).

[1CASTERAN Anne, L’hôpital général Saint-Joseph de la Grave de Toulouse aux XVIIème et XVIIIème siècles (1647 – 1796) thèse de doctorat soutenue en 1999 sous la direction de Michel BRUNET, 2 tomes.

[2propriété foncière exploitée selon un contrat de métayage, contrat par lequel le propriétaire ou l’usufruitier d’un bien rural le donne à bail pour une durée déterminée à un preneur qui s’engage à le cultiver contre partage des fruits et des pertes.