Toulouse, une référence dans la prise en charge du bébé prématuré

En France, une vingtaine d’établissements disposent de personnels de néonatalogie formés au NIDCAP. Toulouse est le deuxième CHU français à avoir implanté ce programme américain qui permet une prise en charge optimale des bébés prématurés. Ce sont notamment 200 grands prématurés venus de toute l’ex Midi-Pyrénées qui en bénéficient chaque année.

Le programme NIDCAP vise à protéger le développement cérébral des enfants nés avant terme en limitant le stress lié à leur environnement et aux soins, en donnant à leurs parents une place prépondérante à leurs côtés pendant l’hospitalisation. De nombreuses études confirment une diminution de la durée de séjour et une amélioration du développement à 9-12 mois. L’étude Epipage a notamment montré un lien étroit entre la formation NIDCAP et la qualité de la prise en charge (peau à peau, allaitement, traitement de la douleur).

Au sein du service néonatologie du CHU, une équipe ad hoc référente, conjuguant technique et soins de développement, est dédiée à l’accompagnement de la prise en charge. Cela permet d’apporter une aide aux infirmiers dans les soins techniques (pose d’un cathéter par exemple ou mise en place d’un soutien respiratoire), mais aussi de veiller de manière constante à l’intégration des parents dans le processus de soin.

L’hôpital des enfants du CHU de Toulouse, qui comporte 14 lits de réanimation néonatale, bénéficie d’avantages conséquents dans le cadre du NIDCAP et notamment l’existence de six chambres familiales qui permettent aux parents de rester 24h/24, ainsi qu’une offre d’hospitalisation néonatale en maternité et à domicile (HAD néonatale).

Durant la crise sanitaire, les parents de bébés prématurés ont pu venir ensemble prendre soin de leur enfant au CHU de Toulouse : « Le bébé prématuré a des comportements différents et il faut que les parents le maitrisent très tôt. C’est la base du développement humain. Durant les 1000 premiers, le rôle des parents est essentiel et c’est une période que l’on ne pourra pas récupérer. La littérature scientifique atteste l’importance du rôle des parents ; le nouveau paysage européen de la néonatologie est résolument inclusif. » Jacques Sizun, néonatologiste, chef du service néonatologie de l’hôpital des Enfants du CHU de Toulouse.

Le projet de Grand Hôpital Régional des Enfants porté dans le cadre du projet d’établissement du CHU de Toulouse permettra à terme de proposer 20 lits de réanimation néonatale.

Deux centres de formation en France, dont Toulouse

Le Dr Nathalie Ratynski est une pionnière et la première formatrice NIDCAP en France. C’est elle, qui alors pédiatre au CHRU de Brest, a formé les équipes toulousaines et les a incitées à devenir centre de formation à leur tour. Aujourd’hui seuls ces deux établissements - en lien avec leurs universités respectives-, affiliés à la Fédération Internationale NIDCAP, peuvent dispenser la formation NIDCAP en France.

Au CHU de Toulouse, trois formatrices interviennent : Céline Prout, puéricultrice, le Dr Sandra Lescure et le Dr Nathalie Ratynski, pédiatres néonatologistes. « L’engouement est très fort : en quatre ans, Toulouse a formé 6 professionnels, aujourd’hui certifiés NIDCAP. Deux sont également en cours. Il faut savoir que cette formation dure deux à trois ans. »

Au-delà de la formation NIDCAP, qui concerne essentiellement les structures de niveau 3, le CHU de Toulouse propose également de former au programme FINE (Family Intervention Neuro-Evaluation) qui permet d’offrir une approche proche du NIDCAP aux centres qui ne sont pas encore prêts à implanter le programme complet et s’adressent également aux établissements de niveau 2 (sans réanimation néonatale).

60 formations ont été assurées par le CHU de Toulouse et 18 sont en cours (formations de 12 semaines). Un Diplôme Inter-Universitaire commun avec le centre de Brest complète l’offre de formation.

Focus sur l’ouvrage « L’enfant né prématurément : mieux le comprendre pour mieux le soutenir »

Cette 2ème version de « l’enfant né prématurément : mieux le comprendre pour mieux le soutenir », publiée aux éditions Harmattan fin avril 2021, est enrichie des recherches scientifiques réalisées dans le domaine de la néonatologie depuis 10 ans.

Les deux spécialistes donnent aux parents et aux soignants les clefs pour appréhender le programme NIDCAP, pour mieux comprendre le comportement du bébé prématuré et ses besoins spécifiques.

Les droits d’auteur sont entièrement versés au profit de l’association de parents SOS Préma.

Prématurité. L’expertise de la prise en charge des bébés prématurés se livre aux éditions Harmattan au profit de SOS Préma [349.5 ko]