La maladie de Parkinson : une maladie douloureuse ?

Publié le 28/01/2022 à 16h44 (mis à jour le 25/04/2023 à 10h32)

La maladie de Parkinson fait-elle mal ?

La douleur constitue une plainte fréquente dans la maladie de Parkinson (MP) quel que soit le stade de la maladie, parfois avant même que celle-ci ne soit diagnostiquée. En effet, la douleur représente le symptôme initial chez 15% des malades.

Actuellement, il est démontré qu’environ deux tiers des personnes atteintes de la MP présentent des douleurs chroniques et que ces douleurs sont plus fréquentes que dans la population générale. Il faut donc considérer que la MP est une maladie douloureuse.

Pourquoi la maladie de Parkinson est douloureuse ?

Dans la MP, il existe une altération de la perception douloureuse. Plusieurs études ont démontré que les seuils de perception de la douleur (mesurés grâce à des stimulations thermiques ou électriques) sont abaissés ce qui signifie que le patient atteint de la MP ressent de façon exacerbée la douleur.

À quoi ressemble la douleur dans la maladie de Parkinson ?

Il existe plusieurs types de douleurs qui peuvent coexister chez un individu.

Il y a les douleurs non directement liées à la MP, c’est-à-dire les douleurs en rapport avec une autre cause (arthrose, pathologie rhumatismale ou orthopédique…) qui peuvent être plus intenses du fait de la MP. C’est par exemple les douleurs des lombaires, des cervicales ou d’une sciatique qui s’aggravent depuis l’apparition de la maladie.

Puis, il y a les douleurs induites par la MP qui sont de deux types :

  1. Des douleurs directement en rapport avec les symptômes moteurs (crampes des orteils, du pied, raideur dans les muscles proches des vertèbres, douleurs aux articulations notamment au niveau des épaules)
  2. Des douleurs sans rapport avec les symptômes moteurs, mais qui sont liées à une altération des mécanismes de transmission et d’intégration de la douleur, secondaire à la MP. C’est la « douleur centrale Parkinsonienne ». Cette douleur est plus difficile à identifier. Elle peut ressembler à une compression, des picotements, des engourdissements, des brûlures, des vibrations, des douleurs lancinantes touchant préférentiellement le coté le plus affecté par la maladie. Elle est souvent sous-diagnostiquée et peut être parfois plus gênante pour le patient que les symptômes moteurs.

Peut-on soulager la douleur dans la maladie de Parkinson ?

Tout d’abord, il faut en parler au neurologue et essayer de la décrire au mieux. En effet, l’identification de la douleur chez le malade atteint de la MP est difficile. Le questionnement du malade permet de déterminer si la douleur ressentie est directement liée à sa maladie ou si elle résulte d’une autre cause. Pour cela, la consultation peut se préparer en répondant à plusieurs questions :

  • Où est-elle localisée ?
  • Depuis quand a-t-elle débuté (par rapport à la MP) ?
  • Est-elle plus intense lors des blocages moteurs ou au contraire lors des dyskinésies ?
  • Est-elle calmée par la prise des médicaments antiparkinsoniens ?
  • A quoi ressemble-t-elle ? (Crampes, étau, compression, picotements, brûlures…)

Comment traiter ces douleurs ?

Ces informations permettent au neurologue de choisir un traitement antalgique adapté.

Si la douleur relève d’une cause non parkinsonienne, il faut traiter cette cause.

Si la douleur est liée à la maladie de Parkinson, le traitement dépend du type de douleur :

  • Une douleur en rapport avec les symptômes moteurs (crampe des orteils, …) est améliorée par l’adaptation du traitement dopaminergique et par l’utilisation d’injections d’apomorphine qui agit très rapidement et soulage efficacement les patients.
  • Une douleur centrale parkinsonienne peut être partiellement améliorée par l’augmentation des doses de L-Dopa, mais le patient reste souvent insuffisamment soulagé. Il faut alors avoir recours à d’autres médicaments. L’utilisation transitoire de médicaments proches de la morphine pourrait avoir un réel intérêt dans ce type de douleur. À côté des traitements médicamenteux, on peut aussi proposer des interventions non médicamenteuses. Actuellement, au sein du centre expert Parkinson de Toulouse, nous proposons deux interventions non médicamenteuses dans le cadre de protocoles de recherche, qui pourraient diminuer la douleur Parkinsonienne : l’hypnose et la réflexologie plantaire.

Si vous êtes intéressés pour bénéficier de ces thérapies non médicamenteuses, vous pouvez en parler à votre neurologue ou nous contacter directement par courriel : parkcet@chu-toulouse.fr.